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Covid-19 Maroc : 10% d’emplois perdus dans l’aéronautique

Covid-19 Maroc : 10% d’emplois perdus dans l’aéronautique

 

Le secteur aéronautique marocain est en mesure de sortir de la crise actuelle liée au nouveau coronavirus encore "plus fort" qu'avant, a affirmé, mardi, le ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.

"Les perspectives sont extrêmement intéressantes. Le Maroc a été résilient durant cette période de pandémie et nous avons même reçu des investisseurs internationaux avec lesquels nous avons avancé sur des extensions de leurs investissements", a indiqué Elalamy à l'occasion de l'événement "Rendez-vous de l'industrie aéronautique".

Soulignant que "le Royaume a su s'imposer au fil des années comme un acteur crédible dans ce secteur pour jouer, en toute transparence et clarté, dans la cour des grands", le ministre a passé en revue les chiffres réalisés par l'aéronautique durant l'année écoulée, laquelle a été marquée par la crise de la Covid-19.

"Nous avons toujours 142 entreprises dans le secteur. Côté emploi, nous avons eu 10% de pertes, contre 43% enregistrés au niveau mondial", a-t-il précisé.

En matière de chiffre d'affaires à l'export, le secteur aéronautique marocain a connu un repli de 29% en 2020, contre 50% constatés à l'échelle internationale.

Véritable locomotive de l'économie nationale, l'aéronautique se veut actuellement une vitrine de compétences des ingénieurs et techniciens supérieurs marocains, a relevé Elalamy, expliquant que le Royaume a une stratégie double qui consiste à fabriquer les pièces et à faire du montage.

Il a, à cet effet, évoqué le taux d'intégration locale qui s'est situé, l'année dernière, à 38% pour dépasser l'objectif initial (35%) fixé dans le cadre du Plan d'accélération industrielle (PAI).

"Fabriquer 38% d'un avion complet est assez rare. Les pays très développés en font beaucoup moins parce qu'ils sous-traitent partout, et ceux moins développés en font aussi souvent moins parce qu'ils n'assurent qu'une partie de ces avions".

Et de soutenir : "Nous avons une véritable montée de gamme dans le secteur. Chaque avion commercial qui vole dans le ciel de notre planète porte en lui au moins une pièce usinée au Maroc. 
C'est un élément essentiel dont nous pourrons être fiers. Cette vision, cet acharnement des opérateurs, cette montée en gamme, ce travail au quotidien sans relâche donne ses résultats".

De son côté, le président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), Karim Cheikh, a mis en avant l'importance du partenariat public-privé (PPP) qui figure parmi les facteurs-clés de succès du secteur aéronautique marocain.

Ce partenariat entre le ministère de l'Industrie et les professionnels de ce groupement a permis une intégration rapide au cercle fermé des opérateurs internationaux de l'aéronautique, a-t-il fait valoir.

Le Maroc, dès le départ, a opté pour une stratégie de développement industriel et non de délocalisation avec des infrastructures de très haute qualité et des ressources humaines qualifiées, ajoute-t-il.

Cheikh a également souligné que le PAI a été toujours le fil d'Ariane pour le secteur, dans le sens où ce plan émane d'un travail de fond mené avec les équipes du ministère et a donné la logique des écosystèmes structurants.

En outre, il a noté que le Maroc est une plate-forme aéronautique reconnue mondialement, ce qui offre un environnement propice aux investisseurs qui peuvent se projeter sereinement dans l'avenir.

Pour sa part, Hamid Benbrahim El Andaloussi, président de l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA) et de la zone franche industrielle Midparc, a insisté sur l'importance de la formation, notant que l'aéronautique est une industrie dont l'ADN est l'innovation et les talents.

Les industriels qui s'implantent au Maroc ont besoin de talents et des meilleures conditions possibles, a-t-il fait remarquer.

C'est dans ce sens que "nous avons développé l'IMA, qui est essentiel pour la pérennité du secteur aéronautique et constitue un travail de partenariat exemplaire de rupture entre les industriels et les ministère de l'Industrie et de l'Education pour créer un Institut qui est une fabrique de compétences".

Il s'agit aussi d'un booster de valeur et un facilitateur qui répond aux besoins des industriels, pas uniquement dans l'aéronautique, mais également des les autres industries connexes, a-t-il ajouté, précisant que l'IMA, qui fait partie du dispositif global de l'aéronautique, est immergé dans les écosystèmes.

Cette rencontre-débat a été marquée par la diffusion de témoignages de plusieurs acteurs internationaux du secteur l'aéronautique, dont Boeing, Airbus, Spirit et Safran. 
Elle a été aussi l'occasion pour discuter de la genèse et l'envol de l'aéronautique au Maroc, établir un bilan d'étape et tirer les enseignements de l'année 2020.

 

 

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