L'économie nationale devrait enregistrer une croissance de 2,5% au quatrième trimestre 2024, en variation annuelle, au lieu de 2,8% attendu au troisième trimestre, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
"Ce scénario de croissance repose sur une évolution modérée de la demande et une prise en compte des effets des ajustements mécaniques. Les principaux aléas y afférents sont, principalement, liés à l'évolution des exportations", indique le HCP dans son point de conjoncture du T3-2024 et des perspectives pour le T4-2024.
La hausse des expéditions des industries extractives et chimiques serait moins importante qu'anticipé, notamment en cas de reprise des exportations chinoises, alors qu'une augmentation plus soutenue de la demande européenne adressée aux industries du matériel de transport et de l'électricité favoriserait des perspectives mieux orientées de l'activité, ajoute la même source.
Ladite note fait savoir que le volume des exportations nationales de biens et services devraient connaître une croissance moins soutenue au T4-2024 (+7,6%, au lieu de 11,3%), affecté par un ajustement des expéditions des produits manufacturés.
Dans le même temps, les importations verraient leur rythme de croissance ralentir, pour atteindre +9,2% après +14,4 % attendu au trimestre précédent.
Au total, la contribution des échanges extérieurs à la croissance resterait négative, mais devrait peser moins lourdement sur l’activité comparativement aux trois trimestres antérieurs.
Concernant la consommation des ménages, elle resterait le principal soutien de la croissance économique nationale au 4ème trimestre 2024, souligne le HCP qui prévoit que les ménages maintiendraient le rythme de croissance de leurs dépenses de consommation, profitant des gains de pouvoir d’achat liés à la hausse des transferts sociaux et les augmentations des salaires.
Le taux d'épargne des ménages devrait connaitre même un retournement à la hausse fin 2024, compte tenu de la reprise de la progression de leurs revenus réels et de l’amélioration de leurs dépôts bancaires, relève le Haut-Commissariat.
Les dépenses d'investissement des entreprises connaitraient, à l'inverse, un sensible mouvement de ralentissement, face aux perspectives d’activité internationale moins assurées qui pousseraient les industriels à adopter un comportement plus réservé dans leurs dépenses d’investissement.
Mais, le renforcement des projets d’aménagement hydraulique devrait conforter les dépenses publiques et soutenir une hausse de l’investissement de 5,4% au T4-2024. Ainsi, la demande intérieure devrait afficher une hausse de 4%.
Par ailleurs, le HCP indique que le ralentissement de la demande globale et des difficultés liées à l'offre pèseraient, quelque peu, sur la dynamique de la croissance au T4-2024.
L'achèvement de la phase de rattrapage des industries extractives, le retournement à la hausse des cours internationaux des engrais et les incertitudes sur la reconduction des restrictions à l’export des fertilisants chinois au 4ème trimestre pèseraient sur la dynamique des industries extractives et chimiques, explique la même source.
Les difficultés de certaines filières resurgiraient, notamment l’agroalimentaire, qui traverse une conjoncture difficile liée à faiblesse de l’offre locale agricole et les coûts conséquents sur les industries de transformation de viande, de céréales et du lait.
La valeur ajoutée des industries manufacturières devrait en pâtir, avec une croissance ramenée à 2,7% au quatrième trimestre.
Dans ces conditions, l’activité serait principalement tirée par la dynamique de la construction et des services. En variation annuelle, la valeur ajoutée hors agriculture devrait s’améliorer de 3,2%, en variation annuelle, au T4-2024.
Pour leur part, les activités agricoles seraient confrontées au cours de la même période, à la poursuite du repli de la production végétale et à une baisse moins accentuée de celle des filières animales.
Les coûts de production liés aux carburants, aux engrais, aux aliments composés à base de maïs et aux pesticides connaitraient une légère baisse, mais ceux des aliments de bétail et du gaz s’inscrirait en hausse.
Ainsi, la valeur ajoutée agricole afficherait une contraction de 4,4%, en variation annuelle, soustrayant 0,4 point à la croissance économique globale.