Les unionistes du petit parti nord-irlandais DUP se réunissent en congrès samedi pour un nouvel épisode de la saga du Brexit, dans laquelle ils ont réussi à jouer un rôle disproportionné par rapport à leur importance numérique, s'opposant aux accords de retrait successifs. Avec leurs 10 députés, ces ultra-conservateurs protestants pour lesquels l'union avec la Grande-Bretagne est une question existentielle sont sortis de la marginalité en devenant les alliés des conservateurs au pouvoir, qui ont atteint grâce à eux une majorité. Et ils ont bloqué les deux versions de l'accord de Brexit conclu par Londres avec Bruxelles, d'abord celle de la Première ministre Theresa May puis de son successeur Boris Johnson.
La cheffe du parti Arlene Foster prendra la parole samedi et devrait descendre en flammes l'accord de Boris Johnson, qui crée un statut différent pour l'Irlande du Nord de celui du reste du Royaume-Uni une fois sorti de l'UE. Arlene Foster a appelé la semaine dernière les députés du DUP à ne pas soutenir l'accord, espérant en obtenir un autre qui "protège l'intégrité économique et constitutionnelle" du royaume.
Depuis les élections anticipées de 2017 à l'issue desquelles Theresa May avait perdu sa majorité, le DUP fait la pluie et le beau temps sur le Brexit et son rejet de l'accord de Mme May a entraîné sa démission il y a cinq mois. Lundi soir, unionistes convaincus et loyalistes se sont réunis à Belfast pour discuter de l'accord de M. Johnson. L'invitation à la réunion dénonçait "une trahison" et un porte-parole loyaliste, Jamie Bryson, a souligné "l'immense colère" qui régnait dans la salle, où se trouvaient des membres du DUP. "Nous entrons en terrain très dangereux", a mis en garde M. Bryson. "Le message au DUP est de ne pas lâcher!" Mais cette fois, le DUP pourrait ne pas obtenir gain de cause: Boris Johnson a réussi à décrocher un accord de principe des députés sur son accord sans même leur soutien -- une étape que Theresa May n'avait pas réussi à franchir.
Avec AFP