Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi que l'économie mondiale devrait croître de 4,4% en 2022, en baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à ses projections d'octobre dernier, d'après la nouvelle mise à jour de ses Perspectives économiques mondiales.
La croissance ralentira car les économies sont aux prises avec des problèmes d'approvisionnement, une plus forte inflation, une dette record et une incertitude persistante, a indiqué lors d'un point de presse virtuel la première directrice générale adjointe du FMI, Gita Gopinath.
"La propagation rapide du variant Omicron a mené à de nouvelles restrictions sur la mobilité dans de nombreux pays et a renforcé les pénuries de main d'œuvre", selon Mme Gopinath, qui occupait précédemment le poste d'économiste en chef du FMI. Elle a ajouté que même si Omicron pèsera sur l'activité au premier trimestre de 2022, son effet se dissipera au second trimestre. "Les problèmes d'approvisionnement pèsent toujours sur l'activité et contribuent à une plus forte inflation", a-t-elle estimé, ce qui s'ajoute aux pressions imposées par une forte demande et des prix élevés pour les produits alimentaires et l'énergie.
Les déséquilibres entre l'offre et la demande devraient se réduire en 2022 en fonction des attentes de l'industrie sur l'amélioration de l'approvisionnement, alors que la demande se rééquilibrera progressivement des biens aux services et que les politiques extraordinaires de soutien seront retirées, d'après les dernières perspectives. Le FMI a révisé à la hausse ses projections pour l'inflation en 2022 à la fois pour les marchés avancés et émergents et les économies en développement, avec des pressions élevées sur les prix qui devraient persister plus longtemps. Si les prévisions en matière d'inflation restent fixes, l'inflation devrait reculer en 2023.
Le FMI a souligné à plusieurs reprises les divergences dans ses prévisions selon les pays. "Tandis que les économies avancées devraient revenir cette année à leur tendance pré-pandémie, plusieurs marchés émergents et économies en développement devraient accuser des pertes de production significatives à moyen terme", a relevé Mme Gopinath. A l'heure actuelle, 4% seulement des habitants des pays à faibles revenus sont complètement vaccinés contre 70% dans les pays à revenus élevés, selon le bailleur de fonds multilatéral. Il subsiste un besoin "urgent" de combler l'écart de financement de 23,4 milliards de dollars du dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT), une plate-forme internationale dirigée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et d'encourager les transferts de technologie pour contribuer à accélérer la diversification de la production mondiale d'outils médicaux essentiels, particulièrement en Afrique, d'après Mme Gopinath.
Au niveau national, les politiques devraient rester adaptées aux circonstances de chaque pays, y compris le niveau de relance, les pressions inflationnistes sous-jacentes et la marge politique disponible. Le FMI prévoit un ralentissement de la croissance mondiale à 3,8% en 2023.
Cette projection est supérieure de 0,2 point de pourcentage à celle des Perspectives économiques mondiales publiées en octobre et reflète largement une reprise après que les obstacles actuels à la croissance se dissiperont, selon le rapport mis à jour.