DUBAI (Reuters) - L’Arabie saoudite a nommé le patron de son fonds souverain, Yassir al Roumayyan, au poste de président d’Aramco, sa grande compagnie pétrolière qu’elle s’apprête à mettre en Bourse, en remplacement du ministre de l’Energie, Khalid al Falih.
Ce dernier a félicité son successeur sur Twitter en évoquant “une étape importante pour préparer l’entreprise à l’introduction en Bourse”.
Ryad veut placer sur le marché 5% du capital d’Aramco, la plus grande compagnie pétrolière mondiale par la production, via une cotation en Arabie et une autre à l’étranger, une opération dont le royaume espère tirer 100 milliards de dollars (91,2 milliards d’euros).
Reuters a rapporté vendredi que le conseil d’administration de Saudi Aramco jugeait une cotation de la compagnie à la Bourse de New York trop risquée sur le plan juridique, bien qu’elle ait été longtemps la piste privilégiée par le prince héritier Mohamed ben Salman, auquel reviendra la décision finale.
Yassir al Roumayyan, ancien banquier d’affaires, a été placé à la tête du Fonds public d’investissement (PIF) en septembre 2015, après avoir été brièvement conseiller au palais royal. Il siège au conseil d’administration d’Aramco depuis 2016.
Ce changement à la présidence d’Aramco intervient trois jours après la publication vendredi soir de décrets royaux portant notamment sur la création par l’Arabie d’un ministère de l’industrie et des ressources minières, deux domaines ainsi sortis du périmètre du tentaculaire ministère de l’Energie.
Cette scission semble destinée à amoindrir l’influence de Khalid al Falih, qui a néanmoins conservé le portefeuille de l’Energie.
Khalid al Falih avait la haute main sur plus de la moitié de l’économie saoudienne via son super-ministère, créé en 2016 pour tenter de faciliter la mise en oeuvre de réformes économiques. Malgré ses projets ambitieux pour l’industrie et les mines, ces deux secteurs ont connu peu de développement.