Gaz : l'Europe appelée à des économies cruciales pour maintenir ses stocks à des niveaux suffisants (AIE)

Gaz : l'Europe appelée à des économies cruciales pour maintenir ses stocks à des niveaux suffisants (AIE)

Les mesures d'économie de gaz en Europe seront "cruciales" cet hiver pour maintenir les stocks à des niveaux suffisants en cas de coupure totale du gaz russe et de "vague de froid tardive", indique, lundi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
 


Grâce à la stratégie de diversification des approvisionnements menée par les pays européens depuis le début de la guerre en Ukraine, "les stocks de gaz étaient pleins à presque 90% à fin septembre", précise l’agence dans son rapport trimestriel, relayé par les médias.

Ainsi, l'agence, basée à Paris, a établi différents scénarios en vue de l’hiver pour ces stocks.

"Sans réduction de la demande de gaz et si l'approvisionnement russe est complètement coupé, les stockages seraient remplis à moins de 20% en février, en supposant un niveau élevé d'approvisionnement en GNL" et "à près de 5% en cas de faible approvisionnement en GNL", prévient-elle, ajoutant qu’une fonte des stocks à de tels niveaux "augmenterait le risque de rupture d'approvisionnement en cas de vague de froid tardive".

L'AIE estime que, dans une telle situation, l'Europe devra observer des mesures d'économies "cruciales" pour "maintenir les stocks à des niveaux adéquats jusqu'à la fin de la saison de chauffage".

Selon ses projections, une réduction pendant l'hiver de la demande européenne de gaz de l'ordre de 9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, "serait nécessaire pour maintenir ces niveaux de stock au-dessus de 25%" en cas d'afflux de GNL plus faibles.

Il faudrait que cette demande baisse de 13 % par rapport à cette moyenne "pour maintenir des niveaux de stockage supérieurs à 33%", en cas de faibles apports de GNL.

La consommation globale de gaz en Europe a déjà diminué de plus de 10% entre janvier et août par rapport à la même période en 2021, une baisse "record" tirée par un recul de 15% dans le secteur industriel alors que des usines ont dû réduire leur production face à cette flambée des prix, explique l'AIE.

Dans le même temps, la demande européenne de GNL a augmenté de près de 65% par rapport à 2021, tandis que chez les acheteurs traditionnels en Asie-Pacifique, elle a chuté de 7%, avec les facteurs de prix élevés, de temps doux et de politique zéro-Covid en Chine.

Dans ce contexte de tensions des marchés mondiaux du gaz depuis la reprise post-covid en 2021 et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, la consommation mondiale de gaz devrait décliner de 0,8% en 2022 et progresser de seulement 0,4% en 2023, estime l'AIE.

 

 

 

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