Bourita: le coût des transferts de la diaspora africaine est le plus élevé au monde

Bourita: le coût des transferts de la diaspora africaine est le plus élevé au monde

La diaspora africaine est estimée à plus de 150 millions en 2021, dont les deux tiers sont sur le continent africain. Ladite diaspora contribue considérablement aux économies nationales africaines via notamment le transfert de fonds. 

Sur la période 2010-2020, les envois de fonds ont totalisé plus de 610 milliards US $ pour la région MENA et 440 milliards US $ pour l’Afrique subsaharienne. Néanmoins, pour un envoi de 200 $, les frais ressortent à 8% en moyenne pour l’Afrique subsaharienne sur le premier trimestre 2021, contre 6,4% au plan international, soit près de 3 fois l’objectif de 3% fixé par la cible n°10 des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Au niveau de la région MENA, le coût moyen ressort à 6,3%. 
 
C’est donc dans cette perspective que le Maroc, membre actif du haut-comité de l’Agenda de la décennie 2021-2031 sur les racines africaines et la diaspora africaine, adoptée par les Chefs d’Etat, a proposé d’engager un processus multilatéral et d’organiser conjointement avec le Togo, président du haut-comité, le Forum sur la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora africaine, jeudi 12 janvier 2023, à Rabat. 
 
Co-présidé par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et son homologue togolais, Robert Dussey, ce Forum vise à mener une réflexion d’ensemble sur les mesures à même de soutenir la dynamique des flux de transferts de fonds de la diaspora africaine tout en accélérant les efforts de réduction des coûts y associés. Et ce, dans le dessein de s’aligner sur l’ODD ainsi que l’objectif n°20 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (rendre les envois de fonds plus rapides, plus sûrs, moins coûteux et favoriser l’inclusion financière des migrants). Pour y parvenir, il est nécessaire, entre autres, de mettre en place de nouveaux modèles/canaux innovants, digitaux et inclusifs mais aussi des infrastructures adéquates et des cadres réglementaires. 
 
L’une des ambitions phares de ce forum également est la mise en place d’une plateforme e-business qui permettra de mettre en lien la diaspora africaine avec les investisseurs/porteurs de projets et créer un effet d’émulation en capitalisant sur les success stories des migrants africains. L’objectif étant de canaliser les flux financiers des diasporas vers l’économie formelle. 
 
«Ce forum marque la transition d’un discours politique et diplomatique vers une approche plus pragmatique. La diaspora africaine forme aujourd’hui la 6ème région du continent avec une population totale de plus de 150 millions d’individus en 2021, avec des transferts de fonds vers le continent qui n’ont cessé d’augmenter pour atteindre les 95,6 milliards de dollars en 2021, dont 10 milliards au Maroc», a affirmé, à cette occasion, Nasser Bourita.
 
Et d’ajouter : «Nous avons toujours considéré que l’essentiel de la migration africaine se fait en Afrique, car il y a un rôle à jouer au sein du continent africain en termes de réglementations, de coordinations et de décisions importantes à prendre. Il est important qu’on maitrise encore mieux cette dimension de transfert de fonds et qu’on ne soit pas trop dépendants des statistiques et des structures en dehors de l’Afrique, a suggéré Bourita, mettant l’accent sur le rôle important de l’Observatoire africain des migrations en tant que structure en charge de l’analyse et du suivi de la problématique de la migration africaine».
 
Par ailleurs, le résultat escompté du forum est d’aboutir aux «Conclusions de Rabat», reprenant les recommandations issues des travaux de ce dernier, avec l’instauration d’un comité de pilotage en vue de soutenir les Etats africains dans leurs actions visant la réduction des coûts des transferts d’argent de la diaspora africaine vers leur continent d’appartenance. Lesdites recommandations sont à présenter au Sommet de l’UA prévu en février 2023 en vue de parvenir à des solutions à cette problématique. 
 
Cet événement qui a connu la participation d’institutions économiques et financières africaines et mondiales s’est articulé autour de trois séances plénières, à savoir «Réduction des coûts de transfert des fonds et contribution de la diaspora africaine au développement et à l’atténuation de la pauvreté en Afrique à travers les transferts de fonds», «Perspectives des transferts de fonds de la diaspora africaine : cadre réglementaire et opérationnel» et «Digitalisation des services financiers et mécanismes novateurs pour la réduction des coûts de transfert».

 

 

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