La non-reconnaissance de la RASD par la Suède constitue un sérieux revers pour le polisario et son mentor l’Algérie. Cette victoire du Maroc ne doit pas nous faire perdre de vue les maillons faibles de notre diplomatie. Le Maroc gagnerait à investir le terrain pour contrer les ennemis de notre intégrité territoriale.
La Suède a renoncé à reconnaître la fantomatique RASD. Un revers pour le polisario et la diplomatie algérienne, qui travaille dans l’ombre (vraiment ?) et qui s’acharne contre l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc. «Une décision d'autant plus sage, qu'elle évite à la Suède d'être l'unique pays européen à reconnaître une entité terroriste, soutenue, armée et financée par l'Algérie; une entité fantôme qui sert de base de repli aux terroristes et bandes criminelles qui circulent en toute quiétude dans le sahara algérien; une situation qui pose d'importants problèmes sécuritaires aux pays voisins mais aussi européens», a commenté le site la-kabylie.com. Force est de reconnaître que depuis septembre dernier, date à laquelle des députés suédois avaient déposé une proposition appelant à la reconnaissance de la RASD, la machine diplomatique marocaine, prise de court, a multiplié les actions visant à empêcher par tous les moyens possibles que la Suède soit le premier pays de l’Union européenne à reconnaître cette entité chimérique. En effet, trois délégations marocaines s’étaient envolées pour la Suède pour faire basculer la décision du gouvernement -en faveur de la cause nationale. La première, formée de partis de gauche, conduite par Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), a ouvert le bal, suivie d’une délégation syndicale, puis d’une troisième. Dirigée par Saâd Eddine El Othmani, président du Conseil national du Parti justice et développement) (PJD), cette troisième délégation comprenait Mohamed Sajid, chef de l'Union constitutionnelle (UC), Fatiha El Ayadi, députée et membre du Bureau politique du Parti authenticité et modernité (PAM), Chafik Rachadi, député du Rassemblement national des indépendants (RNI) et vice-président de la Chambre des représentants. Ainsi que les députés Mounia Ghoulam de l'Istiqlal, et le haraki Mokhtar Ghambo. Les évènements se sont tellement déchaînés et les tons sont montés, poussant le Maroc à adopter une posture offensive hors du commun. En effet, face à la guerre politique et économique contre les produits marocains, la réaction des Marocains ne s’est pas fait attendre. En effet, dès le premier octobre 2015, le Royaume du Maroc avait annoncé le boycott de toutes les sociétés suédoises et suspendu l’ouverture du magasin Ikea à Casablanca à quelques jours d’une inauguration annoncée en grande pompe. Et le bras de fer économique engagé semble finalement avoir planché du côté marocain, pays à grande influence en Afrique et dans le monde arabe et, surtout, premier partenaire de l’UE. Preuve en est la récente visite du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, en Suède et qui a été d’ailleurs reçu en audience par le Roi Carl XVI de Suède.
Le Royaume scandinave souhaite d’ailleurs voir le Maroc intervenir auprès des pays arabes et africains pour récolter le plus de soutien à sa candidature face à celle de la Roumanie, pour le Conseil de sécurité de l’ONU, souligne une source gouvernementale citée par le 360.ma.
L'autre point évoqué lors de cette visite de travail, est le problème des mineurs marocains entrés clandestinement en Suède.
Enfin, les échanges entre les pays ont figuré en bonne place. Dans ce sens, «le Maroc a formellement demandé au gouvernement suédois de ne plus jamais accepter des opérateurs commerciaux de ce pays de dissocier les produits marocains qui forment un tout indivisible dans le cadre du parachèvement de l'intégrité territoriale», rapporte l’article du 360.ma.
Il n’y avait pas d’ambassadeur du Maroc en Suède, rien que ça ?
Si l’épisode de la brouille entre les deux Royaumes est en passe de toucher à sa fin, il n’en demeure pas moins qu’il y a d’importants enseignements à tirer pour la partie marocaine. Entre autres, l’absence d’un ambassadeur du Maroc en Suède. Un vide diplomatique impardonnable qui a laissé le champ libre aux ennemis de notre intégrité territoriale. Aussi, cette victoire diplomatique ne doit-elle pas nous faire perdre de vue que notre diplomatie a joué le tout pour le tout… in extremis ! Pourtant, notre machine diplomatique avait toute la latitude de prévenir une telle crise avec la Suède. En effet, en décembre 2012 déjà, des députés suédois avaient voté un texte appelant Stockholm à reconnaître la RASD. Texte rejeté par le gouvernement de droite de l’époque. Il fallait prévoir que ces députés ne manqueraient pas de revenir à la charge. Ce qui s’est effectivement produit trois années plus tard. Et c’est d’autant plus prévisible que la Suède avait voté en 2006 et en 2013 contre l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne. Cet incident doit appeler notre diplomatie à plus de vigilance et à un travail de veille pour identifier les foyers de résistance à notre cause nationale… Pour mieux agir, au lieu de réagir contre les attaques hostiles.
Tindouf : Plainte contre des ONG espagnoles et le polisario
Un syndicat espagnol de fonctionnaires a déposé vendredi 15 janvier 2016, auprès du Parquet anti-corruption, un complément de la plainte portée en mai dernier contre des ONG espagnoles et le polisario pour détournement des aides humanitaires. L'organisation syndicale, Manos Limpias, accuse le président de la Coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara (CEAS-Sahara), Jose Taboada, ainsi que des dirigeants de la pseudo-rasd d'être à l'origine d'une fraude de 20 millions d'euros et de détournements massifs des aides destinées aux populations de Tindouf.
Imane Bouhrara