Les factions rivales libyennes parviendront-elles à un accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale ? C’est tout l’enjeu du 4ème round de négociations qui se tient à Skhirat. La survie du pays en dépend.
L’avenir de la Libye se joue à Skhirat. L’ouverture du 4ème round de négociations entre les deux camps libyens qui se disputent le pouvoir a eu lieu officiellement dans la soirée du lundi 8 juin, à Skhirat, en présence des représentants des deux délégations libyennes, du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Bernardino Leon, du président du Parlement marocain, Rachid Talbi Alami, et de la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M’barka Bouaida. Depuis la chute de Kadhafi en 2011, la Libye est en proie au chaos. Deux factions rivales revendiquent le pouvoir: le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, et le Congrès national général de Tripoli, constitué de milices, dont certaines islamistes, qui contrôlent la capitale libyenne. Après près de 5 mois de négociations, l’ONU espère bien que la rencontre de Skhirat sera décisive pour parvenir à un accord politique. En effet, l’ONU est venu avec un avant-projet d’accord qui doit déboucher sur un gouvernement d’union nationale, première étape pour faire cesser les combats qui font rage, et pour rétablir la sécurité dans le pays. «Les regards du peuple libyen sont braqués sur vous, avec l’espoir que votre action fera taire les armes», a déclaré B. Leon dans son allocution d’ouverture. «Le temps est venu de trouver un accord politique (…) L'avant-projet de solution proposé par l'ONU est une plate-forme visant la réconciliation et l'instauration de la paix et de la stabilité», a-t-il notamment affirmé. L’émissaire de l’ONU a aussi appelé les deux parties à faire preuve de flexibilité et de tolérance pour arriver à un compromis et mettre fin à la tragédie vécue par le peuple libyen. «Le gouvernement d’union nationale est la pierre angulaire vers la stabilité et la démocratie», a souligné Mbarka. Bouaida, après avoir rappelé le soutien indéfectible du Royaume envers le peuple libyen. Cet accord est d’autant plus urgent que la menace djihadiste est plus que préoccupante, et «l’Etat Islamique» ne cesse de progresser, menaçant l’unité de la Libye ainsi que la stabilité de toute la région. «Les parties prenantes sont appelées à faire preuve de sacrifices pour construire des institutions politiques, sécuritaires ainsi qu’une armée capable de lutter contre le terrorisme», a indiqué Rachid Talbi Alami. Les deux délégations se sont envolées ce mardi pour Berlin, afin de participer à la réunion du G7, avant de revenir à Skhirat pour poursuivre les pourparlers.
A. Elkadiri