Sahara marocain : Du séparatisme au terrorisme… un pas !

Sahara marocain : Du séparatisme au terrorisme… un pas !

Adnane Abou Al Oualid As Sahraoui

Le Maroc a de tout temps dénoncé les trafics en tous genres dans la région et la montée en puissance du terrorisme exacerbé par le séparatisme. Les menaces proférées par l’Etat islamique dans le Sahel contre le Maroc et la Minurso semblent enfin secouer la conscience de la communauté internationale.

Natif de Laâyoune où il poursuivra ses études jusqu’au secondaire avant de rejoindre, durant les années de plomb, les rangs du polisario et finir ses études en Algérie, Habib Ould Ali Ould Saïd Ould Joummani, alias Adnane Abou Al Oualid As-Sahraoui, vient de proférer des menaces terroristes contre le Royaume et la Minurso.
Devenu extrémiste notoire poursuivi même par l’Algérie qui l’a nourri au sein de son idéologie avant d’en faire un terroriste redoutable à cause notamment de l’oppression qu’il a subie dans les camps de Tindouf, le chef de file de l’Etat islamique au Sahara, puisqu’il a prêté allégeance à Aboubakr Al Baghdadi, vient confirmer ce que le Royaume du Maroc dénonce depuis plusieurs années : le Sahel menace la sécurité et la stabilité de toute la région, voire du monde du fait des groupes extrémistes, des groupuscules séparatistes et du grand banditisme qui se nourrit du trafic de drogue, des armes et de la traite humaine.
L’ONU, qui ne prenait guère au sérieux les inquiétudes formulées par le Maroc, se voit désormais elle-même menacée de frappes terroristes !
«Dans cet espace évoluent plusieurs acteurs non-étatiques qui sont devenus très puissants. Il y a, d’une part, les groupes extrémistes violents qui sont très actifs dans cette zone. Ils sont très nombreux : Aqmi, Anssar Eddine, Mujao, les Moulattamoune (enturbannés)… D’autre part, il y a les groupes séparatistes et rebelles qui sont présents dans cet espace depuis longtemps. Puis, il y a les bandes criminelles en tous genres : trafic de drogue, notamment avec l’installation dans la région de cartels latino-américains, trafic d’armes, réseaux d’immigration clandestine et traite humaine. Ces acteurs non-étatiques ont donc trouvé dans cet espace un terrain fertile dans lequel ils ont pris refuge. Un espace sans contrôle en plus d’être vaste, désertique, difficile d’accès et qui n’est pas sous l’autorité et le contrôle des Etats. Un espace où ces acteurs non-étatiques armés ont pu développer une force de frappe très virulente et malheureusement efficace», témoigne Mohamed Benhammou, le président du Centre marocain des études stratégiques.
Les camps de Tindouf, carrefour de tous les trafics
Le Maroc a de tout temps accusé le séparatisme de terreau fertile de tous les terrorismes et atteintes à la dignité humaine. On s’étonne d’ailleurs de ne pas voir un groupuscule comme le polisario figurer sur la liste des organisations terroristes, à la lumière des exactions qu’il commet et du fait que les camps de Tindouf sont devenus des lieux d’embrigadement. Pour preuve, le cas d’Adnane Abou Al Oualid As-Sahraoui n’est pas isolé et ce phénomène est dénoncé par quelques voix internes au polisario, révélant les conditions de vie dans les camps, la répression et le manque d’avenir pour les jeunes comme ingrédients idoines pour les enrôler et renforcer les groupuscules terroristes qui pullulent dans la région. Ce fait a été d’ailleurs soulevé il y a deux ans lors du Marrakech Security Forum, qui avait réuni des militaires, des experts et des sécuritaires de 80 pays différents. Une situation exacerbée par la présence massive des armes récupérées de Libye à la suite de la chute du régime de Kadhafi et du retour de ses miliciens sur le marché du plus offrant.
La zone sahélo-saharienne est devenue d’ailleurs une zone noire, vu le K-O. qui y règne et qui menace non seulement la région, mais également le monde, puisque le terrorisme ne reconnaît plus de frontières !
«Effectivement, il y a un grand risque pour la sécurité de tous les pays de la région. Un grand mouvement de combattants s’est fait vers l’Ouest, surtout vers la frontière mauritanienne. Nous savons d’ailleurs que la Mauritanie reste le ventre mou dans cette partie de l’Afrique du Nord. Nous savons également que les différents groupes extrémistes violents ont réussi plusieurs attaques contre les casernes et des points stratégiques militaires en Mauritanie. Mais également, des Mauritaniens sont enrôlés dans les différents groupes extrémistes essentiellement dans le Mujao. Et nous savons enfin que les camps de Tindouf constituent également un refuge pour les combattants d’Aqmi, mais aussi pour des bandits, des criminels et des trafiquants en tous genres.
Cet espace est en train de développer plusieurs risques et menaces pour tous les pays de la région», souligne notre expert.

L'Algérie met les batons dans les roues !
Avec la présence de l’Etat islamique en Libye, l’allégeance qui lui est prêtée au Sahel, cette organisation terroriste est en train de prendre la région en otage et menace tout le continent africain et ses voisins. Or, au lieu de prendre au sérieux cette menace et se mobiliser pour la contrer, certains pays en mal de leadership créent des coquilles vides : C'est le cas de l’Algérie avec le Cemoc (Comité d’Etat-major opérationnel conjoint) qui n’a servi finalement qu’à déstabiliser un pays comme le Mali, devenu la destination favorite des terroristes en provenance de Libye en traversant l’Algérie sans être nullement inquiétés. Aujourd’hui, la menace proférée contre le Maroc et la Minurso semble secouer la conscience de la communauté internationale. Pour preuve, la réaction de l’ONU qui prend très au sérieux ces menaces. Encore faut-il y réagir fermement !

Imane Bouhrara

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