Rabat, 12/10/2018 (MAP) - Le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI vendredi à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire d’automne est un message d'espoir qui «met fin au climat d'attentisme qui prévaut aujourd'hui», a indiqué le politologue Mustapha Sehimi.
Le Souverain «prend en charge» la question sociale, la question de la solidarité nationale ainsi que celle de la justice sociale, et «tout ça doit être acté dans les travaux de la commission ad-hoc qui sera mise sur pied et qui va remettre son rapport dans trois mois au sujet de la définition d'un nouveau modèle de développement», a précisé Sehimi dans une déclaration à la MAP.
Le discours royal devant le parlement «est allé au-delà du diagnostic comme ce fut le cas dans le discours du Trône et au-delà aussi de la feuille de route et des mesures d'urgence proposées dans le discours du 20 août», a-t-il estimé, notant que ce discours s'est adressé à l'ensemble des Marocains par-delà les clivages.
«SM le Roi s'est adressé dans le cadre des deux chambres du parlement à la majorité et à l'opposition en insistant sur des valeurs communes qui constituent le tissu marocain, à savoir la solidarité et la défense de l'intérêt collectif et des intérêts supérieurs de la Nation», a souligné le politologue.
Le Souverain a également insisté sur la nécessité de la mobilisation, de la responsabilité et du travail sérieux, a-t-il dit, ajoutant que «tous les acteurs institutionnels et autres doivent donc faire montre d'une nouvelle méthode de travail et de l'efficience quant à l'obtention de résultats».
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, le Souverain a insisté sur le fait que la jeunesse, et en particulier la nécessité de mettre en œuvre une politique de l'emploi, sont au centre le politique nationale aujourd'hui.
«SM le Roi a invité à cet égard les opérateurs et les acteurs à chercher une nouvelle forme de solidarité avec des dispositifs institutionnels et juridiques qui seront adaptés, notamment des dons, des aides, des initiatives de solidarité et des associations», a indiqué M. Sehimi, estimant qu'il s'agit là d'une «gamme» de leviers qui doivent promouvoir et conforter la solidarité.
Le politologue a également noté que le Souverain a insisté sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) en invitant instamment les entreprises privées à s'intéresser davantage à la question sociale, relevant que SM le Roi a mis l'accent sur le partenariat public-privé qui doit trouver des formes dédiées dans le cadre de la solidarité nationale.
Le Souverain a rappelé la situation des petits agriculteurs qui sont confrontés à des difficultés, notamment la chaîne des intermédiaires qui pénalise le revenu agricole et le phénomène spéculatif, a-t-il ajouté, expliquant qu'il est question désormais de prendre en charge l'amélioration du revenu agricole des petits agriculteurs.
«Dans le discours royal, il y a une ferme invitation faite aux partis politiques à prendre en charge les problématiques actuelles», a indiqué M. Sehimi, rappelant qu'une mesure royale a été annoncée prévoyant d'augmenter la subvention publique en faveur des partis politiques pour leur permettre de disposer de compétences nouvelles d'analyse et de proposition.
Pour le politologue, avec cette subvention, les partis politiques devront faire une ouverture vers de nouvelles potentialités pour assurer leur fonction de représentation des citoyens et d'agrégation de leurs intérêts et de leurs besoins, «une situation qui est évidemment déficitaire aujourd'hui».
«C'est un discours qui marque une étape dans la réflexion nationale avec des orientations royales pour mettre fin à une situation qui est aujourd'hui marquée par des tâtonnements et des hésitations et pour inscrire les politiques publiques dans un schéma volontariste de réforme à la hauteur des défis du Maroc et des attentes des citoyens», a conclu M. Sehimi.