Géopolitique mondiale : Tensions extrêmes

Géopolitique mondiale : Tensions extrêmes

 

Un désordre mondial alimenté par l’ingérence et le non-respect de la souveraineté des Etats.

Le Maroc ne transige pas sur son intégrité territoriale.

 

Par D.W

 

La situation géopolitique mondiale est actuellement très tendue. Entre la guerre au Yémen, le conflit avec sa voisine l’Arabie Saoudite, les tensions exacerbées entre les USA et l’Iran, le conflit au Proche-Orient, avec Israël qui poursuit sa politique d’oppression à l’égard du peuple palestinien, un Bachar el-Assad accusé de gazer des civils syriens dans une guerre qui a fait plus de 370.000 morts (à fin mars 2019)…, il y a de quoi être inquiet.

Surtout que, de plus en plus, la légalité internationale est piétinée et la souveraineté nationale des Etats bafouée. Ce qui, bien évidemment, conduit à des dérives et assoit un certain désordre mondial.

Cette problématique s’est d’ailleurs invitée à la réunion ministérielle du Mouvement des non-alignés, tenue jeudi à New York, en marge de la 74ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. Réunion durant laquelle le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a souligné l'attachement du Maroc et son engagement ferme en faveur des principes du Mouvement des non-alignés, notamment le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté nationale des Etats, en tant que règles fondamentales du droit international et de la politique étrangère des pays membres.

 

Sahara marocain

Cette tribune était aussi l’occasion idoine pour remettre sur la table la question de l’intégrité territoriale du Royaume. Et Bourita ne s’en est pas privé, rappelant encore une fois, l’engagement du Royaume pour une solution politique négociée et réaliste au différend régional autour du Sahara marocain, sous la férule des Nations unies. Et ce, tout en insistant sur une constante sur laquelle le Royaume ne saurait transiger : sa souveraineté sur ses provinces du Sud, qui n’autorise aucune forme de compromis ni de marchandage, n’en déplaise aux ennemis du Maroc qui ourdissent constamment des complots pour tenter de saper le processus en cours.

L’initiative d’autonomie pour la région du Sahara marocain, validée par les Nations unies et à laquelle adhère la communauté, reste actuellement la seule voie valable pour parvenir à la résolution de ce conflit. Cette initiative «est la seule et ultime solution à ce différend artificiel, la question du Sahara marocain étant avant tout une question de parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc», précise avec force Bourita.

Ceux qui ne veulent pas l’admettre ou qui feignent de ne rien comprendre, comme le font les séparatistes du polisario, se complaisent simplement dans cette situation de ni guerre ni paix, en ce sens qu’elle leur permet de persévérer dans le trafic, la concussion et autres détournements d’aides humanitaires destinées aux populations de Tindouf, dénoncés d’ailleurs par plusieurs ONG internationales.

Ce statu quo concourt, l’on s’en doute, à asseoir l’insécurité au Maghreb et dans le Sahel, lequel est devenu le chantre des groupes terroristes. D’ailleurs, mercredi dernier, Mohamed Badine El Yattiou, président du think tank «Nej Maroc», basé à Mexico, dénonçait la «menace réelle» que constitue le polisario, au regard de ses accointances avec les groupes extrémistes.

«(…) Depuis de nombreuses années, les liens entre ce groupe séparatiste et des réseaux terroristes ne sont plus à démontrer», rappelle-t-il, précisant que l'instabilité dans certains pays de la région favorise le délitement des contrôles frontaliers et le passage d'armes.

Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que le Maroc a décidé, début mai 2018, de rompre ses relations avec l'Iran à cause de la «connivence avérée» et du soutien militaire de son allié, le mouvement Hezbollah, au polisario.

Le Maroc avait ainsi «présenté des preuves irréfutables et détaillées, y compris à l’Iran, sur le rôle du Hezbollah, avec l’implication de l’Ambassade iranienne à Alger, dans des actions de formation militaire, de livraison d’armes et d’entraînement à des opérations de guérillas urbaines», expliquait à l’époque Bourita.

Le ministre des Affaires étrangères a remis cela sur la table dans une interview accordée à Sky News Arabia et diffusée jeudi. Dénonçant les ingérences de Téhéran, Bourita estime ainsi qu’«on a confié à l'Iran un rôle disproportionné dans la région, et on lui a fait comprendre qu'il peut s'immiscer impunément dans toutes les questions». ◆

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