Entre le Maroc et l’Union européenne, le divorce est presque consommé.

Cela fait en réalité plusieurs années que le torchon brûle entre les deux parties. Fin décembre 2015, la dégradation des relations a atteint son paroxysme, au point de précipiter la décision du Maroc de couper temporairement les ponts avec son vieux partenaire. Le Maroc a fini par en avoir marre de l’attitude volage des technocrates de Bruxelles. Pas assez de franchise, trop d’ambiguïté. Trop de coups bas.
Le Parlement européen n’y est pas pour rien dans cette rupture. Par le passé, il a déjà affiché, à plusieurs reprises, son hostilité manifeste à l’égard du Maroc. Et c’est une nouvelle fois de cette institution que les coups sont partis pour faire annuler l’Accord agricole. Le Parlement européen ? Un lot de consolations pour politiciens recalés aux élections nationales. Terrain de jeu des lobbyistes en tout genre. Tribune d’une certaine «gauche/verts/nordique» donneuse de leçons, autoproclamée «conscience du monde», en manque de causes perdues à défendre et en quête de combat «Don Quichottesque», dont le sieur José Bové, le moustachu casseur de Mac Do, est l’une des plus fidèles incarnations. Cette institution est d’ailleurs largement boudée par les Européens eux-mêmes. Lors des élections de 2014, seuls 42% des Européens se sont rendus aux urnes, soit le taux de participation le plus bas enregistré depuis les premières élections de 1979. Vous avez dit désamour ?
L’agacement des Européens vis-à-vis des institutions communautaires a même pris de l’ampleur ces dernières années, donnant du grain à moudre aux populistes de tout poil, dont les thèses gagnent inexorablement du terrain. Une partie de la Grande-Bretagne souhaite même tourner le dos à cette Europe là et songe sérieusement à quitter le navire à la dérive. Brexit, crise grecque, nationalismes rampants, déflation, crise des migrants, etc. : l’idée d’Europe se délite et son avenir s’assombrit.
Pendant ce temps, nos relations bilatérales avec les Etats européens ne se sont jamais aussi bien portées. Les visites de Chefs d’Etat et de ministres (français, belge, allemand, etc.) se succèdent d’ailleurs ces derniers jours dans le Royaume.