E-sport: le Maroc vise haut

E-sport: le Maroc vise haut

Alors que les jeux vidéo compétitifs poursuivent leur percée dans l’industrie du gaming, les pouvoirs publics, les investisseurs, les médias ainsi que les consommateurs prêtent tous attention à la popularité croissante des sports électroniques.

 

Par K. A.

Esports, ou sports électroniques, est la pratique d'un jeu vidéo en réseau sur Internet, seul ou en équipe. Il a gagné en popularité dans le monde entier depuis les années 2000 à mesure que l'accès à Internet s'est élargi, transformant un passe-temps de loisirs en une industrie qui vaut des milliards. Aujourd’hui, nul ne peut nier que l'eSport a connu une croissance fulgurante au fil des ans, tant en termes d'audience que de revenus. En effet, la plus grande part de ces revenus provenait des sponsors et de la publicité en 2021.

L’industrie a atteint aussi cette stratosphère grâce à l’ascension fulgurante du streaming en direct et des jeux. D’ailleurs, les revenus mondiaux de l'eSport en 2021 ont atteint 1 milliard de dollars et, d'ici 2024, ils devraient atteindre 1,6 milliard de dollars. Selon Statista, en 2022, la taille de l'audience mondiale de l'eSport atteignait 532 millions de personnes. D'ici 2025, on s'attend à ce qu'il y ait plus de 640 millions de téléspectateurs d'eSports dans le monde.

Le jeu vidéo s'est largement diffusé en quelques décennies, via la notoriété de certains titres entrés dans la culture populaire (Pac-Man, Space Invaders, Mario Bros., Tetris, GTA V, Minecraft, Animal Crossing, etc.), mais aussi grâce à la démocratisation de certains équipements comme les téléphones portables ou les ordinateurs. League of Legends (LoL), Valorant, Overwatch, ou encore CS: GO, ces jeux connus des millions de joueurs passent pour certains de la passion au métier. En 2019, le prix total généré par 5.591 tournois était de 236 millions de dollars. Ainsi, la cagnotte moyenne d’un seul tournoi frôlait les 43.000 dollars. Avec 28.336 joueurs actifs à ces tournois, les gains moyens de chaque joueur étaient de plus de 8.000 dollars.

 

Le Maroc emboîte le pas

Bien qu’il soit à peine sur le chemin du développement, le Maroc, premier pays africain consommateur du marché, compte plus de 3 millions de gamers actifs. Selon des chiffres du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, plus de 37.000 joueurs sont licenciés de la Fédération royale marocaine de jeux électroniques (FRMJE). Voyant le fort potentiel de cette activité, le Maroc compte mettre en place une «Cité du gaming» visant à ériger un écosystème structuré et durablement créateur d’emplois et de valeur ajoutée et en mesure, par conséquent, d’inscrire le Maroc dans le radar international de cette industrie. L’annonce a été faite par Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, lors du Morocco E-Sport Summit, en présence de Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration. «Si les jeunes marocains sont les premiers consommateurs de e-sports dans la région Mena, il est temps de passer à la production et au développement de contenus dans le domaine du gaming», a plaidé Bensaid.

«Nous estimons que c’est le moment opportun pour aller dans le sens d’un développement du gaming, notamment au niveau de la création de contenus», a-t-il fait savoir, précisant que cette démarche est également portée par des entreprises mondiales leaders dans ce domaine. «Il y a un grand potentiel au Maroc dans le domaine du gaming. Nous avons des jeunes pionniers et innovants», a souligné Ghita Mezzour. Et de poursuivre que son département est actuellement en train de préparer une stratégie numérique, qui a pour objectif de rendre le Maroc un pays producteur des œuvres numériques à la fois destinées à la consommation locale et internationale. Située dans un emplacement stratégique au cœur de la ville de Rabat, la nouvelle cité du gaming devrait être construite sur une surface de 58.000 m2, en partenariat entre le secteur public et privé. Cette zone de gaming répondra aux exigences d’une infrastructure haut de gamme, capable d’accompagner une offre de service complète, et surtout en mesure d’attirer au Maroc des acteurs mondiaux, à la recherche de plateforme pour le développement de leurs activités.

 

 

 

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