Le marché de la fibre optique connaît une recomposition rapide. Les opérateurs se sont engagés dans une dynamique d’ajustement tarifaire et de montée en capacité. Chez Maroc Telecom, une nouvelle grille tarifaire a été publiée sur le site de l’opérateur. Elle entrera en vigueur le 1er mai 2025, avec des offres à 400 DH pour 100 Mb/s, 500 DH pour 200 Mb/s et 1 000 DH pour 1 Gb/s.

De son côté, Orange Maroc a mis à jour ses formules fibre avec des baisses notables : 100 Mb/s à 349 DH (au lieu de 449 DH), 200 Mb/s à 449 DH (au lieu de 649 DH) et une nouvelle offre à 500 Mb/s à 749 DH. Les formules de 20 et 50 Mb/s sont maintenues à 249 DH et 299 DH. En parallèle, Orange a annoncé un programme de partage d’infrastructure destiné à ouvrir son réseau fibre à d’autres opérateurs, dans une logique d’inclusion numérique.

Ce projet vise notamment les zones les moins bien couvertes, tout en soutenant la stratégie nationale Maroc Digital 2030. Inwi propose également une nouvelle grille tarifaire, avec des offres à 249 DH pour 20 Mb/s, 299 DH pour 50 Mb/s, 349 DH pour 100 Mb/s, 449 DH pour 200 Mb/s, 749 DH pour 500 Mb/s, ainsi qu’une nouvelle formule à 949 DH pour 1 Gb/s.

«La montée en débit intervient dans un contexte où les usages numériques évoluent à grande vitesse», explique Yassir Benabdeljalil, expert en transformation digitale. «Aujourd’hui, le télétravail, les visioconférences, les plateformes de streaming, les jeux en ligne ou encore les services cloud exigent des connexions stables et rapides. La bande passante n’est plus un luxe, c’est devenu un impératif technique pour les foyers comme pour les entreprises», ajoute-t-il.

Au niveau macroéconomique, la qualité de la connectivité est désormais perçue comme un facteur de compétitivité. Pour une PME, une startup tech ou un acteur de l’économie numérique, le débit Internet conditionne la productivité et l’innovation. Cette réalité impose une infrastructure adaptée, performante et évolutive.

Une pièce maîtresse de la stratégie nationale

La décision d’augmenter les débits s’inscrit dans une dynamique nationale plus large, portée par la stratégie Maroc Digital 2030. Ce programme, articulé autour de cinq axes structurants - connectivité, services publics numériques, inclusion, innovation et cybersécurité -, vise à positionner le Maroc comme un hub numérique régional à l’horizon 2030. En outre, cette montée en puissance des offres fibre traduit également une évolution dans la gouvernance des infrastructures.

Quelques semaines plus tôt, Maroc Telecom et inwi ont signé un partenariat stratégique portant sur la mutualisation de leurs réseaux FTTH et 5G. Cet accord a donné naissance à deux co-entreprises : «FiberCo», chargée de déployer trois millions de prises fibre dans un délai de cinq ans, et «TowerCo», responsable de l’installation de 6.000 tours 5G d’ici 2035. La connectivité se trouve ainsi érigée en socle de la transformation numérique du Royaume. Elle conditionne la dématérialisation des services publics, soutient l’essor de l’e-learning, favorise l’émergence d’un tissu entrepreneurial digital, et prépare l’intégration des technologies d’intelligence artificielle dans les usages quotidiens.

Il faut dire qu’à mesure que les infrastructures s’améliorent, les attentes sociétales vis-à-vis des opérateurs évoluent également. Le secteur n’est plus uniquement évalué sur ses performances techniques, mais aussi sur sa capacité à contribuer à l’inclusion numérique, à l’accompagnement des transitions écologiques et à la protection des données.