Le déploiement de la 5G, l’expansion de la fi bre optique et l’innovation numérique fi gurent parmi les priorités essentielles pour assurer une connectivité optimale et répondre aux exigences des spectateurs, des médias et des organisateurs lors de la CAN 2025 et du Mondial 2030.
L'organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2025 et de la Coupe du monde en 2030 impose au Maroc de renforcer significativement son infrastructure de télécommunications. La demande accrue en connectivité par des dizaines de milliers de spectateurs, médias et officiels représente un défi de taille pour les réseaux actuels. Avec l’augmentation prévue du trafic Internet durant ces événements, la modernisation des réseaux devient impérative.
La 5G, cette nouvelle génération de réseau mobile, promet de révolutionner les communications avec des vitesses de connexion ultrarapides, une faible latence et une capacité accrue pour les objets connectés. Cependant, bien que cette technologie avance à grands pas dans de nombreuses régions du monde, l’Afrique, y compris le Maroc, reste dans une phase de rattrapage. Au Maroc, le déploiement de la 5G s’inscrit dans le cadre de la stratégie «Maroc Digital 2030».
Ce plan vise à positionner le pays comme un leader régional dans le domaine numérique. À travers le ministère de la Transition numérique, le gouvernement a annoncé que l’adoption officielle de la 5G sera effective avant l’organisation de la Coupe du monde 2030, un événement stratégique pour le Royaume. La 5G jouera un rôle essentiel dans la transformation de l’expérience des spectateurs, en permettant des services tels que la réalité augmentée, des paiements sans contact et une gestion sécurisée des flux de visiteurs.
Parallèlement, l’installation de la fibre optique s’accélère dans les grandes villes et les régions rurales. En 2024, le taux de connexion à la fibre optique atteignait 12%, avec pour objectif de connecter 5,6 millions de foyers d’ici 2030. Toutefois, pour soutenir efficacement le réseau 5G, une expansion significative de la couverture de la fibre optique est nécessaire. Actuellement, seuls 450.000 raccordements FTTH (fibre jusqu’au domicile) ont été réalisés, bien en deçà des 2 millions nécessaires pour répondre aux besoins actuels. Les investissements massifs requis pour ces infrastructures représentent un défi majeur.
La mutualisation des ressources et l’implication des opérateurs d’infrastructures spécialisés sont des solutions envisagées pour réduire les coûts et accélérer le déploiement. Par exemple, Google et d’autres investisseurs internationaux manifestent un intérêt croissant pour le marché marocain des télécommunications, offrant une opportunité de collaboration entre les secteurs public et privé. La montée en puissance des centres de données régionaux au Maroc est également un facteur clé pour soutenir les avancées technologiques. Ces centres permettront non seulement de gérer le volume croissant des données générées par la 5G, mais aussi de renforcer la cybersécurité et de soutenir les technologies émergentes, telles que la réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV).
Ces technologies pourraient enrichir l’expérience des spectateurs, en particulier lors de grands événements sportifs comme la CAN et le Mondial. En Afrique, comme au Maroc, la transition vers la 5G repose également sur la libération de spectres dans les bandes basses et moyennes, qui sont essentielles pour étendre la couverture et améliorer les performances du réseau. Selon le rapport Ericsson Mobility de 2024, seulement 11 millions d’abonnements 5G ont été recensés en Afrique subsaharienne en 2023. Ce chiffre devrait grimper à 320 millions d’ici 2029, démontrant un potentiel de croissance énorme pour la région.