A la date du 25 janvier, le paiement des vignettes auto a rapporté un peu plus d’un milliard de dirhams, dont 85 MDH seulement réglés auprès de la Direction des impôts. Sans surprises, Ce sont les banques aux plus grands réseaux qui dominent les transactions. Attijariwafa bank et le Groupe Banque Populaire s'accaparent un peu plus de 63% des transactions.
Grand succès de l'opération de paiement des vignettes auto auprès des partenaires de la DGI. Car sur un peu plus de 1 million d'opérations enregistrées à la date du 25 janvier, 90.000 seulement sont passées par le canal traditionnel de la Direction générale des impôts. Pour le reste, les banques ont fait carton plein, à l'image du groupe Attijariwafa bank qui, grâce à son réseau étoffé en propre et à celui de Wafacash, a réussi à drainer 315.000 opérations pour 320 MDH. Le groupe Banque Populaire, grâce aussi à un réseau étoffé, réalise 222.000 opérations (214 MDH), qui en se rajoutant aux transactions réalisées par M2T affiche 388.000 opérations (365 MDH). En rapportant le nombre d’opérations au réseau d'agences disponibles, c'est-à-dire l'efficacité des agences, CDM, CIH Bank et Crédit Agricole du Maroc arrivent en tête de peloton. A titre d’exemple, CIH Bank a totalisé 44.700 opérations pour 43 MDH de récoltés. A noter que, depuis quelques jours, certaines banques réalisent jusqu'à 22.000 opérations au quotidien : c'est le cas par exemple de la Banque Populaire. Difficile, cela dit, de chiffrer les commissions encaissées par les banques, étant donné la différence de tarification selon le canal de paiement.
Un poids faible dans le PNB
Quel que soit le résultat de l'opération, l'impact de cette opération sur le PNB global des banques sera faible. En somme, moins de 3 millions de dirhams pour les plus actives et un marché qui tourne autour de 10 MDH. Ce n'est rien devant les 27 Mds de dirhams de PNB réalisés au premier semestre de 2015 par le secteur. Un banquier nous explique que l'opération des vignettes a d'abord pour objectif d'étoffer les bases de données des banques : «Nous récoltons les informations sur la marque du véhicule et son ancienneté. C'est une information stratégique qui permet de mieux cibler nos offres de crédits à la consommation. De plus, nous recevons dans nos agences des non-clients de la banque, ce qui nous permet de les démarcher par la suite. L'effort marketing engagé par notre banque ainsi que par nos conoeeurs sera plus efficace. Mais cela va se travailler sur le long terme», explique notre banquier.
Une démarche globale
Ce transfert d'activité entre l'administration publique et le secteur privé bancaire est une démarche win-win. Les premiers y gagnent en qualité de service en profitant de l'amont bancaire étoffé, les seconds y gagnent en termes de proximité avec le client. «En Europe, il est possible d'acheter un abonnement téléphonique, réserver ses vacances ou acheter même un appartement auprès de sa banque. La proximité est poussée à l'extrême, ce qui est générateur de revenus et de marges. Des ponts entiers de croissance se créent. Nous avons beaucoup de chemin à faire pour y arriver, mais avec la contribution libératoire et les différents services qui nous ont été confiés en 2015, nous sommes sur la bonne voie», conclut notre source.
Adil Hlimi