L’analyste crédit est une personne qui se doit d’avoir le sens de l’organisation, une bonne capacité à argumenter et défendre son dossier de crédits et travailler en équipe. En voilà un métier qui ne s'apprend pas sur le tas. Devenir analyste financier ne s’improvise pas. Bien au contraire, c’est un métier qui a besoin de toute une batterie de connaissances et un certain degré d’expérience.
En effet, qui n’a jamais rêvé avoir entre ses mains l’avenir d’une entreprise ? Être seul maître à bord dans l’octroi ou non d’un crédit ?
L’analyste financier, rattaché souvent à un département Recherche & Analyse ou à un Pôle Analyse, a pour principale mission de conseiller la clientèle et de l'aider à choisir les valeurs qui correspondent le mieux à ses objectifs, sa bourse et son horizon de placement.
Pour ce faire, il doit être à l'assaut de l'information touchant les sociétés cotées ou les secteurs qu'il suit.
D’ailleurs, étant donné l'importance et la multiplication des informations, il se voit dans l’obligation de se spécialiser.
Au sein d’une banque, le rôle de ce dernier est légèrement différent.
Tout d’abord, la dénomination diffère : il est plutôt considéré comme analyste crédit ou, mieux encore, assistant d’entreprise. En effet, il se doit d’analyser, mettre en forme et en force les crédits consentis à la clientèle, centraliser et suivre les risques au niveau global du fonds de commerce dont il a la charge dans le cadre de la filière engagements.
Mais aussi, il se doit de renforcer la présence auprès des clients et améliorer la qualité de service tout en privilégiant l’orthodoxie en assurant la bonne gestion administrative des dossiers. De plus, il doit veiller à l’actualisation des documents et informer les commerciaux de toute anomalie.
Plus en détail, ce dernier épluche les comptes de l'entreprise, s'intéresse à sa stratégie, à ses méthodes de gestion et à son environnement économique et social.
Afin de mieux comprendre ce métier, nous avons sollicité un analyste financier auprès d’une banque de la place et passé avec lui une journée afin d’avoir une plus ample idée sur la journée-type d’un analyste financier (crédit).
Premier constat, le silence qui règne au sein de la banque au point qu’on se croirait dans un sanctuaire.
Autre constat : la ressemblance. On a l’impression que les banques ont cloné le profil-type d’un employé de la banque et mis en place des standards afin que toutes les nouvelles recrues soient conformes au clone initial.
C’est à croire que lors de l’entretien d’embauche, les recruteurs mettent un point d’honneur à ce que tous les analystes, pour ne pas dire tous leurs employés, se ressemblent.
Comme pour les tâches à exécuter, il faudrait se conformer aux règles et agir selon un schéma et un mode d’emploi bien précis.
Les bureaux se ressemblent aussi ; un téléphone trône sur ces derniers, au côté d’une panoplie de paperasserie bien rangée. Mais vu l’importance des échéanciers, il devient assez aisé de comprendre l’obligation d’avoir recours à l’ordre.
Début de la journée d’un analyste financier
Il est 8 heures. Encore une fois, l’exigence bancaire reprend le dessus : l’heure c’est l’heure. Aucune excuse, il faut se conformer encore une fois à la règle et être ponctuel.
Voici le début d’une rude journée : premier geste, se connecter au système et ouvrir les applications dont l’analyste aura besoin au cours de sa journée de travail.
Direction ensuite la boîte E-mails en quête d’informations. Une mise à jour des courriels avec la date et l’heure exacte est faite.
Il est déjà 9 heures; l’analyste jette un coup d’œil sur son échéancier afin de classer par ordre de priorité les dossiers à renouveler.
Une dernière lecture des dossiers traités le jour précédent est effectuée de même qu’un suivi auprès des entreprises clientes. L’analyste se voit dans l’obligation de leur demander de lui fournir toutes les informations manquantes pour qu’il puisse établir son analyse en bonne et due forme.
Il faut également lire les commentaires envoyés par le responsable clientèle et examiner l’enveloppe de crédit proposée par l’entreprise sans omettre aucun détail.
Une pause café s’impose après ce travail qui, de prime abord, paraît assez simple, mais qui demande néanmoins une concentration et une précision sans faille.
Il ne faut pas oublier que l’analyste de crédit est soumis à un échéancier et des objectifs hebdomadaires à atteindre.
Il est déjà 11 heures et c’est le début d’une longue séance de réponses téléphoniques. La direction au niveau du siège prend contact avec l’analyste afin de s’informer de tel ou tel aspect du dossier de crédit traité par ce dernier qui doit répondre et justifier toutes les réponses fournies.
Au fil de la journée, notre analyste traite plusieurs appels téléphoniques provenant d’entreprises clientes et de la direction du crédit au niveau du siège qui peuvent porter sur une multitude de questions relatives à des dossiers déjà traités, ou encore sur des questions d'ordre général concernant l'élaboration de nouveaux dossiers.
Vient la pause déjeuner ou le repos du guerrier; et ce n’est pas pour rien que ce dernier a le plus souvent un fort appétit.
C’est non seulement le moment de souffler un peu, mais aussi de reprendre des forces pour aborder de nouveaux dossiers, de nouveaux challenges selon un analyste de la place.
Pour ce dernier, chaque dossier est un défi à relever .
En évoquant l’ambiance sur le lieu du travail, ce dernier affirme qu’«il y a un esprit d’équipe et de la synergie, la relation avec la hiérarchie étant assez bureaucratique; c’est l’univers des banques et l’esprit d’initiative n’est pas forcément apprécié, il faut se conformer aux règles».
L’après-midi est assez calme généralement, les appels étant moins fréquents à cette heure de la journée.
Les clients envoient les informations et les documents demandés par l’analyste en début de journée pour répondre aux conditions de préfinancement du dossier.
À partir de ce moment, l’analyste doit revoir ce dossier avec le chargé d’affaires et le directeur pour un dernier examen et une approbation, surtout si la somme demandée est supérieure à la limite du crédit autorisé.
Il est 15 heures déjà. L’analyste se prépare pour la réunion de comité afin d’évaluer la productivité par rapport aux objectifs fixés, pour ensuite discuter des nouveaux objectifs et améliorer le circuit des dossiers de crédit.
De retour de la réunion, il faut encore s’atteler à la tâche et terminer le traitement d’autres dossiers, mais aussi préparer la liste des relances prévues pour le lendemain.
Il est 17 heures, la fin d’une journée bien chargée et, enfin, un repos du guerrier bien mérité.
W. Mellouk