Le premier opérateur privé d’électricité affiche des performances solides pour le premier semestre 2015 : chiffre d’affaires consolidé, résultat d’exploitation et résultat net consolidé enregistrent des progressions à deux chiffres, malgré la révision majeure de l’unité 4. Les nouvelles unités 5 et 6 atteignent leur vitesse de croisière, tandis que le haut de bilan se consolide.
Depuis son introduction en Bourse fin 2013, la filiale du groupe émirati déroule scrupuleusement son businessplan, à l’abri des turpitudes de la place casablancaise et sans mauvaises surprises pour les investisseurs, ce qui est assez remarquable pour être signalé.
La dernière conférence de présentation des résultats au titre du premier semestre 2015 de Taqa Morocco n’aura pas dérogé à la règle. Une petite demi-heure (questions comprises) aura suffi pour faire le tour de la question. Un exercice de communication qui s’est apparenté à une simple formalité pour le management.
Ce dernier a néanmoins pris soin de s’appesantir sur sa politique de maintenance rigoureuse (voir Entre nous), car elle impacte directement les indicateurs opérationnels du groupe. En effet, ce premier semestre (S1) aura été marqué par la réalisation (programmée) de la révision majeure planifiée de l’unité 4 qui a cessé de fonctionner pendant 36 jours.
Dans ces conditions, les indicateurs opérationnels font ressortir une baisse du taux de disponibilité des unités 1 à 4 de 90,8% au 30 juin 2014 à 86,6% au 30 juin 2015.
Unités 5 et 6 : 96,6% de disponibilité
Mais cette baisse est plus que compensée par les unités 5 et 6 qui ont, pour leur part, réalisé une très bonne performance opérationnelle sur une période pleine de 6 mois (les unités 5 et 6 ont été mises en service respectivement en avril et juin 2014). Le taux de disponibilité de ces deux unités est passé de 91,5%, au S1 2014, à 96,6% au S1 2015, ce qui constitue un excellent taux, selon le management. La production nette globale d’électricité s’en retrouve considérablement améliorée, passant de 5.708 GWH au S1 2014 à 7.292 GWH au S1 2015, ce qui correspond à un bond de 27,8%.
Les agrégats financiers s’inscrivent également en hausse pour ce premier semestre. Le chiffre d’affaires consolidé (c’est-à-dire le chiffre d’affaires des unités 1 à 4 et celui de la filiale Jlec 5 et 6) passe de 3,14 milliards de dirhams à 4,36 milliards de DH, en hausse de 39%. Ce chiffre d’affaires s’explique par la réalisation d’une bonne performance opérationnelle des unités 5 et 6 et par l’impact de l’appréciation du Dollar par rapport au Dirham au cours du premier semestre 2015, notamment sur la composante frais d’énergie. «Le Dollar est passé de 8,22 dirhams à 9,75 dirhams sur la période», précise Omar Alaoui M’Hamdi, DGA de Taqa Morocco.
Le résultat d’exploitation consolidé enregistre une amélioration significative. Il passe à 1,3 milliard de dirhams, en progression de 43% par rapport au 30 juin 2014. «Cette amélioration est le résultat de l’optimisation des charges d’exploitation et de maintenance à hauteur de 35 millions de DH», précise le management. Le taux de marge opérationnelle s’améliore également, passant de 28,7% au S1 2014 à 29,5% au S1 2015. Le résultat consolidé affiche, pour sa part, une hausse de 24% à 614 millions de dirhams. On constate que le résultat consolidé n’augmente pas au même rythme que le chiffre d’affaires, car le résultat financier «a été impacté de 50 millions de DH par l’appréciation de 18% du Dollar par rapport au Dirham sur la période», explique O. Alaoui M’Hamdi. Le résultat net part du groupe s’établit à 445 millions de dirhams, en hausse de 16% entre juin 2014 et juin 2015, et la marge nette consolidée est de 14,1%.
Indicateurs bilantiels solides
L’autre motif de fierté du groupe dirigé par Abdelmajid Iraqui Houssaini réside dans sa structure bilantielle. En effet, les fonds propres du groupe atteignent 5,2 milliards de dirhams, ce qui correspond, selon le management, à la structure de capital cible. «Cela nous donne une bonne assise et nous permettra de lever des dettes dans le futur», analyse Alaoui M’Hamdi. Le gearing s’établit à 70%, ce qui est mieux que les taux affichés dans l’industrie. Cela laisse plus de latitude pour s’endetter et se développer, notamment en Afrique subsaharienne pour laquelle le groupe a déjà affiché des ambitions. «Nous ferons les annonces quand nous aurons une avancée. Nous y travaillons», a déclaré Abdelmajid Iraqui Houssaini, PDG de Taqa Morocco.
Quant au besoin en fonds de roulement (BFR), il est de 805 millions de dirhams. «Il est financé à 100% par l’exploitation de notre activité», souligne-t-on chez Taqa Morocco. Par ailleurs, le titre Taqa Morocco continue de bien se comporter en Bourse. Les investisseurs continuent de plébisciter le titre. Le premier trimestre 2015 a été largement haussier, avec une croissance du cours de 29%. «Cela nous met dans le top-5 du marché en termes de performances», se félicite le management. Le rendement global du titre (dividende et hausse du cours) s’élève à 32% contre une performance du Masi rendement brut de 5%.
Amine Elkadiri