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Sociétés cotées : Managem écrit un nouveau chapitre de son histoire

Sociétés cotées : Managem écrit un nouveau chapitre de son histoire

 

- Le Soudan a la faveur du management.

- Le recyclage, nouveau relai de croissance.

 

 

Managem sort d'un exercice 2017 exceptionnel avec un résultat net part du groupe, retraité de la plus-value de cession en République démocratique du Congo (RDC), en progression de 52%.

Le management, qui tenait une conférence dernièrement, a expliqué que sur quasiment tous les métaux, des efforts sont déployés pour en améliorer le rendement. La société cherche par ailleurs à se positionner sur le recyclage pour capter de nouvelles marges.

Managem a multiplié les appels du pied au marché financier ces derniers mois. Ceci lui a permis de lever un milliard de dirhams de fonds propres en 2017, auxquels s'ajoute la plus-value juteuse dégagée en RDC qui a permis de mobiliser un milliard de dirhams supplémentaire de cash. Cet argent permettra d'investir lourdement d'ici 2020. L'or, l'argent, le cuivre ou le cobalt sont concernés.

Sur l'argent, Managem était obligée d'augmenter sa production de 34% en 2017 déjà, afin d’atténuer la baisse de la teneur dans la mine d'Imiter.

L'investissement réalisé a permis d'augmenter la durée de vie de la mine de 11 ans. En 2018, le management a annoncé le lancement des travaux de construction d'une usine de traitement de la digue permettant de produire 30 tonnes de métal par an, à partir des anciens rejets de l'usine, pour un investissement de 100 millions de DH.

L'argent représente 21% du chiffre d'affaires de Managem. Pour la première fois de son histoire, il est détrôné par le cuivre à la tête des contributeurs au chiffre d'affaires. Ce dernier représente en effet 24% des ventes.

 

L'or : montée en puissance

 

Après une baisse de 24% de la production en 2017, principalement à cause de l'arrêt des activités au Gabon, Managem souhaite se relancer rapidement sur le métal jaune, qui contribue à hauteur de 11% dans son chiffre d'affaires.

Le projet pilote du groupe au Soudan, dont la production était de 250 Kg en 2016 est monté à 800 Kg en 2017. Un projet qualifié de «très prometteur» par le numéro un du groupe minier, Imad Toumi. Il annonce que Managem a lancé en 2017 un projet d'aménagement pour doubler la capacité en 2018. L'objectif est de produire 2 tonnes d'or par an avec une contribution attendue dès le troisième trimestre de 2018. Les projets en Guinée, eux, n’entreront pas en production avant 2020.

L'objectif de Managem est d'atteindre les 8 tonnes d'or en 2020 dans toutes ses mines. Un objectif ambitieux mais qui profite de la confiance des actionnaires majoritaires, preuve en est la taille des investissements programmés.

Sur le cobalt, la production a baissé de 8% cette année, Managem souhaite doubler la production de cette matière première à court terme et, à moyen terme, se positionner sur le recyclage des batteries.

Imad Toumi a assuré que le groupe a une feuille de route claire. Pour lui, la stratégie de volumes, lancée il y a 3 ans, porte ses fruits, grâce à la remontée des cours, ce qui permet d'augmenter les marges et les résultats opérationnels. Le résultat d'exploitation courant a d'ailleurs atteint 903 MDH, en hausse de 34% par rapport à 2016.

Le zinc et le cuivre ne sont pas mis de côté dans cette stratégie avec, sur le cuivre, une production qui augmente de 24% et un objectif de doubler à terme la production. La mise en évidence récente de 600.000 tonnes métal réconforte le management.

Seul bémol à cette stratégie, la rémunération des actionnaires qui laisse à désirer avec un rendement relativement maigre. Mais le management s’en défend. Questionné par un analyste sur ce sujet, Imad Toumi a indiqué que l'objectif est de financer le futur. «Les actionnaires ont réalisé une plus-value importante au-delà du rendement avec une action qui passe de 1.000 à 1.700 DH. On ne pouvait pas opérer une sortie de cash dont on a besoin», a-t-il justifié.

Selon le PDG de Managem, il faut rester cohérent dans les choix. «La plus-value en RDC, qui a généré un flux de cash d'un milliard de DH, a été réalisée pour mettre l'effort sur d'autres pays. Nous avons été clairs avec nos actionnaires dès le début».

Rendez-vous donc dès fin 2018 pour avoir une indication sur les premiers effets de cette stratégie, qui ne donnera réellement ses fruits qu'à partir de 2020. ■

 

 

Par A. Hlimi

 

 

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