311,1 milliards de DH : c’est le chiffre d’affaires global dégagé par la cote au terme de l’année 2024, selon les calculs de BMCE Capital Research. La dette nette s’alourdit de 8,8% à 64,7 milliards de DH, alors que les Capex augmentent de 48% à 27,8 milliards de DH.
Par Y. Seddik
Des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont terminé l’année 2024 sur une note positive en matière de chiffre d’affaires, avec une progression de 6% à 311,1 milliards de dirhams, selon les données compilées par BMCE Capital Global Research (BKGR). Cette performance est principalement soutenue par la bonne dynamique des banques, dont le produit net bancaire (PNB) a bondi de 12,4% à 92,8 milliards de DH.
Parallèlement, les industries affichent une légère croissance de 3,5%, tandis que le secteur des assurances progresse de 3,9%. Toutefois, cette expansion ne s’est pas faite sans contrepartie. En effet, la dette nette des entreprises cotées (hors secteur financier) a enregistré une hausse de 8,8%, atteignant ainsi 64,7 milliards de DH. Cette augmentation s’explique en grande partie par l’alourdissement de l’endettement de Maroc Telecom, qui a dû s’acquitter de 6,1 milliards de DH à la suite du règlement de son litige avec Wana.
De son côté, Managem, qui poursuit son cycle d’acquisitions et d’investissements stratégiques, a également contribué à la progression de l’endettement global. En termes sectoriel, le secteur industriel affiche une progression de 3,5% à 194,8 milliards de DH, soutenue notamment par Managem dont le chiffre d’affaires a grimpé de 18% grâce à la hausse des cours des métaux et à l’augmentation des volumes de vente de cuivre et d’or. De son côté, Akdital enregistre une forte croissance de 55%, portée par l’expansion de son réseau hospitalier.
Quant au BTP, il bénéficie d’une conjoncture favorable, avec des performances remarquables pour Jet Contractors (+43%) et TGCC (+12,5%). À l’inverse, certaines entreprises industrielles ont vu leurs revenus reculer. C’est notamment le cas de Taqa Morocco, dont le chiffre d’affaires a chuté de 17,5%, pénalisé par la baisse du prix du charbon. De même, Lesieur Cristal enregistre un recul de 8%, conséquence de la décrue des cours des matières premières et d’une concurrence locale accrue. Par ailleurs, Residences Dar Saada affiche la plus forte baisse (-67,7%) en raison du retard dans la livraison de certains projets de relogement.
Explosion des Capex, secteur bancaire en locomotive
L’un des faits marquants de l’année 2024 est l’explosion des dépenses d’investissement (Capex), qui ont bondi de 48% pour atteindre 27,8 milliards de DH. Cette envolée est principalement due aux investissements massifs de Maroc Telecom, qui a engagé 11,2 milliards de DH (+42,2%), ainsi qu’à ceux de Managem, dont les investissements ont été multipliés par 2,6 pour atteindre 7,3 milliards de DH.
Ces dépenses ont notamment permis de financer les projets miniers de Tizert et Boto, ainsi que des acquisitions en Afrique. En outre, Akdital a également intensifié ses investissements, atteignant 1,9 milliard de DH en vue de l’ouverture de nouvelles cliniques en 2025. Parallèlement, le secteur financier s’affirme comme le principal moteur de la croissance. En effet, le PNB a progressé de 12,4%, tiré par Attijariwafa bank, qui affiche une contribution de +4,5 milliards de DH, suivie par BCP (+2,8 milliards de DH) et Bank of Africa (+1,6 milliard de DH). Cette performance s’explique notamment par la baisse du taux directeur, qui a permis une amélioration du coût de refinancement des banques, mais aussi par la valorisation positive des portefeuilles de trading.
Une fin d’année en accélération
Sur le quatrième trimestre, la dynamique s’accélère avec une croissance de 10,8% du chiffre d’affaires global, atteignant 81,5 milliards de DH. Le secteur industriel enregistre une hausse de 9,1%, portée principalement par Managem (+48,2%) et Aluminium du Maroc, dont le chiffre d’affaires a été multiplié par trois. Par ailleurs, les banques poursuivent leur ascension avec une progression de 15%, tandis que le secteur des assurances affiche une croissance de 10,5%, notamment grâce à Wafa Assurance.
En définitive, avec un taux de réalisation de 100,4% par rapport aux prévisions, les sociétés cotées ont globalement été en ligne avec les attentes du marché. La poursuite de la dynamique commerciale des banques et l’expansion des investissements industriels devraient continuer à soutenir la croissance en 2025.