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Semaine noire pour les Bourses mondiales

Semaine noire pour les Bourses mondiales

illustration Mario Tama - Getty Images North America - AFP


 

Les pertes enregistrées par les actions européennes depuis vendredi dernier, autour de 12-13%, sont les plus importantes depuis la crise financière de 2008-2009.

 

Paris, 28 fév 2020 (AFP) - La panique s'est emparée des marchés mondiaux, les Bourses européennes dévissant à l'ouverture vendredi, plombées par la perspective de conséquences dévastatrices pour l'économie mondiale de l'épidémie de coronavirus.

Les pertes enregistrées par les actions européennes depuis vendredi dernier, autour de 12-13%, sont les plus importantes depuis la crise financière de 2008-2009, où l'économie mondiale était entrée en récession.

Des signes font craindre le pire, comme le niveau de l'indice de volatilité VIX (ou «indice de la peur»), au plus haut depuis 2011, année où sévissait une crise de la dette publique dans la zone euro.

«Dans un contexte de marchés très largement surévalués, ce que l'on pouvait craindre la semaine dernière n'a pas tardé à se produire : l'onde de choc financière née de la propagation du coronavirus en dehors des frontières chinoises ces derniers jours est d'une rare violence, au point, déjà, de donner une nouvelle dimension à cette crise», a souligné dans une note Véronique Riches-Flores.

«En l'occurrence, celle d'une crise financière longtemps redoutée qui, si elle venait à se prolonger, aurait des conséquences potentiellement plus dommageables que l'épidémie du Covid-19».

Après la dégringolade de Wall Street jeudi (-4,42% pour le Dow Jones et le S&P 500, -4,61% pour le Nasdaq), les marchés asiatiques ont à leur tour accusé le coup, Tokyo et Shanghai dévissant de près de 4% tandis que Shenzhen a plongé de quasiment 5%. Les pertes ont été plus limitées à Hong Kong, qui a fini sur un repli de 2,42%.

«L'accélération à la baisse enregistrée sur les indices américains n'est pas de bon augure pour les bourses mondiales qui voient s'éloigner au fil des séances de fortes baisses consécutives les chances d'un possible ressaisissement et croître, à l'inverse, celles d'un emballement à la baisse», a encore noté Mme Riches-Flores.

De fait, les marchés européens n'ont pas été épargnés, sombrant de plus de 3% à l'ouverture, avant de plonger encore davantage.

Cela revient à effacer la quasi-intégralité du mouvement haussier depuis l'été dernier, le tout en seulement une semaine», a relevé dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

Ainsi les Bourses «franchissent les unes après les autres les seuils critiques qui augmentent le risque d'emballement à la baisse et, de facto, la probabilité d'un choc économique majeur», selon Riches-Flores.

«À ce stade, le risque est d'autant plus important que l'épidémie continue de sévir, menaçant un nombre croissant de régions à travers le monde, y compris, dorénavant, les Etats-Unis», a-t-elle ajouté.

Si la Chine était jusqu'à peu l'unique foyer mondial de coronavirus, le risque s'est démultiplié avec l'émergence de nouveaux pays-sources comme la Corée du Sud, l'Iran et l'Italie. Un premier cas a en outre été signalé aux Pays-Bas, au Nigeria et en Nouvelle-Zélande.

«Nous sommes à un moment décisif», a assuré le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant qu'au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde avait été supérieur à celui enregistré en Chine, où le virus est apparu en décembre.

De l'avis de plusieurs analystes, c'est moins la gravité sanitaire de l'épidémie en tant que telle qui inquiète que les mesures prises pour la contenir, particulièrement dommageables pour l'économie mondiale.

Pour Mme Riches-Flores, «personne n'étant en mesure de prédire l'évolution de l'épidémie face à la rapidité de sa propagation, l'amélioration de la situation en Chine passe inaperçue malgré un retour progressif à la normale».

«L'impact économique est totalement imprévisible: c'est cette certitude qui fait chuter les Bourses mondiales», abonde M. Le Liboux.

D'où un report massif des investisseurs vers les valeurs refuge, au premier rang desquelles les obligations d'Etat, qui poursuivaient leur détente vendredi.

A -0,62%, le taux allemand à dix ans, ou Bund, qui fait référence sur le marché européen, se rapprochait de ses plus bas historiques de l'été dernier tandis que le taux américain de même échéance, à 1,18%, continuait à battre son record absolu à la baisse.

 

 

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