Le management de Salafin a procédé récemment à Casablanca à la présentation de ses résultats 2015. La société veut profiter d'un léger regain d'intérêt pour le crédit Auto pour grignoter quelques points de parts de marché. Ses atouts : des marges confortables et un contexte de taux favorables permettant de bien piloter la politique prix.
Dans la «jungle» des sociétés de financement, Salafin détient 10% des parts de marché, et ce malgré une légère baisse (1 point) de sa couverture du segment "Financement auto". Cela a été largement compensé par une hausse des parts dans le segment du crédit personnel où la société réalise la plus grande part de ses encours avec 623 MDH contre 534 MDH pour le financement auto, et 21 MDH dans le revolving. Au total, la production atteint 1,17 Md de dirhams en 2015. Mais les choses devront évoluer rapidement. «C'est l'heure d'aller à la conquête du marché», explique Aziz Cherkaoui, président du Directoire, pour qui le léger mieux que connait le marché devrait profiter à ceux qui ont un niveau de marge confortable permettant d'aller à la bataille.
Un bénéfice net en hausse de 18,5%
Toutes les composantes du PNB sont quasiment en hausse. La marge d'intérêt atteint 103 MDH, contre 90 MDH en 2014, alors que les opérations de crédit-bail et de location dégagent un chiffre d'affaires de 128 MDH, contre 109 MDH en 2014. Enfin, la marge sur commissions est de 119 MDH vs 104 MDH en 2014. Au final, le PNB de l'exercice 2015 se situe à 354 MDH, soit une hausse de 14,5%, alors que le résultat net progresse de 18,5% à 125 MDH. Salafin affiche, par ailleurs, un coefficient d'exploitation des plus bas du marché. Il s'établit à 29% en raison d'une hausse limitée des charges générales d'exploitation (+3,97%). Une hausse nettement moins rapide que celle des revenus.
Un rendement de 8,32%
C'est l'un des rendements des plus élevés du marché. D'ailleurs, Salafin est souvent attendue pour son dividende et, cette année encore, le marché ne sera pas déçu. La société offre à ses actionnaires le double du rendement moyen de la Bourse. Par action, le dividende sera de 57 DH. Il représente un dividende ordinaire de 26,15 DH, un dividende exceptionnel identique de 26,15 et un prélèvement sur les réserves facultatives de 4,7 DH par action, soit au total un taux de distribution de dividendes de 109%.
Est-ce un signal de manque d'opportunités d'investissement ? Le management, à travers Mohammed Er-raoui, directeur général adjoint en charge du pôle Finances rétorque que Salafin est une valeur de rendement certes, mais c'est toujours une valeur de croissance, en témoigne le taux de croissance moyen des bénéfices ces dernières années qui affiche 14,8%, alors que le marché piétine sur la période. Désormais, Salafin souhaite aller de l'avant, notamment en créant plus de synergies avec Bank Of Africa à l'international tout en consolidant ses parts de marché au Maroc.
Adil Hlimi