Croissance bénéficiare de 4,1% au premier semestre.
Emérence de nouveaux relais de croissance : les mines et l’énergie.Le marché vient enfin de clore le chapitre des résultats semestriels 2011. L'heure est au bilan des réalisations et des perspectives pour le second semestre.
C’est ce qui a été réalisé par Attijari Intermediation à travers une étude qui vient à point pour mesurer la qualité des résultats semestriels dans leur ensemble, mais aussi pour décliner les nouveaux contributeurs à la croissance du marché et réviser les perspectives pour l'année en cours.
Ainsi, au titre du premier semestre 2011, les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca affichent une croissance bénéficiaire de 4,1%, selon les calculs du département Analyse et Recherche d’Attijari Intermediation.
En effet, après une croissance bénéficiaire négative au S1 2009 de –2,9%, marquant une nette rupture avec les niveaux de croissance historiques, le marché affiche une reprise de 2,0% au titre du S1 2010.
«À cette date, nous avons estimé que les résultats semestriels des sociétés cotées confirment le début du redressement», soulignent ces derniers dans leur étude.
À l’analyse de la croissance bénéficiaire du marché au S1 2011 qui s’élève à 4,1%, il a été relevé que celle-ci affiche une légère appréciation comparée au S1 2010. Toutefois, elle est en dessous des attentes qui anticipaient une croissance annuelle pour 2011 bien supérieure, soit à 8,9%.
Après une première lecture, il a été remarqué que ce sont les secteurs banques, mines et énergie qui ont le plus contribué à la croissance des bénéfices du marché.
En effet, le secteur bancaire continue de profiter de la dynamique de développement de l’activité de crédit au Maroc, mais aussi de l’élargissement du périmètre de consolidation des principaux groupes bancaires.
Les minières, quant à elles, ont profité durant ce premier semestre de l’envolée des cours de l’argent, du cuivre et du plomb, ainsi que de la baisse progressive des niveaux de couvertures historiques, permettant aux opérateurs de vendre des quantités supplémentaires au prix du marché.
Le secteur de l’énergie, représenté par la Samir, a profité d’un net redressement de ses indicateurs opérationnels. La performance du raffineur durant ce semestre n’est que le début d’un retour à des niveaux de marges normatifs.
À l’inverse, quatre principaux secteurs ont contribué négativement à la croissance des bénéfices du marché, notamment les télécoms, l’immobilier, les cimenteries et l’agroalimentaire.
Concernant le secteur des télécoms représenté par Maroc Telecom, ce dernier a été pénalisé par l’intensification de la concurrence sur le marché local et par une réglementation plus contraignante et favorable au nouvel entrant.
L’immobilier, quant à lui, a été ralenti par un décalage des livraisons au niveau des logements sociaux qui n’auraient lieu essentiellement qu’au deuxième semestre de cette année.
Les cimenteries ont souffert de la flambée des intrants et de l’entrée sur le marché du nouvel opérateur Ciments de l’Atlas qui a engrangé l’essentiel de la croissance du secteur.
Pour ce qui est de l’agroalimentaire, ce dernier a subi de plein fouet la hausse des matières premières au niveau international, adossée à une demande domestique moins dynamique.
Reconfiguration du marché
L’un des constats frappants qui ressort suite à cette publication est sans conteste pour Attijari Intermediation que le marché va connaître une nouvelle configuration.
En effet, les principaux moteurs historiques de la croissance bénéficiaire du marché tels que les télécoms, les cimenteries et l’agroalimentaire sont aujourd’hui en perte de vitesse, pénalisés à la fois par une conjoncture internationale moins favorable et par une concurrence locale de plus en plus acharnée.
«Parallèlement, nous assistons à l’émergence de nouveaux relais de croissance pour le marché marocain à l’image des mines et de l’énergie», relève l’étude.
Pour sa part, le secteur des BTP, représenté principalement par Sonasid et Delta Holding, pourrait constituer un véritable levier de croissance dans une optique moyen terme.
Au niveau des bancaires, le secteur confirme son rôle historique en tant que locomotive de la croissance bénéficiaire du marché, notamment grâce à son poids important dans le marché et à ses perspectives de développement prometteuses à moyen/long terme.
Enfin, Attijari Intermediation estime que les réalisations semestrielles affichées par les immobilières ne reflètent pas le potentiel réel du secteur, compte tenu de son caractère cyclique. Avec un déficit structurel au niveau du segment économique, les promoteurs immobiliers devraient contribuer, in fine, à l’amélioration du rythme de croissance de la cote.
Abaissement des prévisions annuelles pour 2011
À l’analyse des résultats semestriels des sociétés cotées au titre du premier semestre 2011, Attijari Intermédiation a revu à la baisse ses prévisions de croissance bénéficiaire pour l’année 2011, qui passent de 8,9% à 4,3%.
Cet abaissement sensible des prévisions est obtenu suite à la révision à la baisse des résultats de trois principaux secteurs, à savoir les télécoms, l’agroalimentaire et les cimenteries.
Toutefois, il faut préciser que cette croissance modérée des résultats pour 2011 est fortement impactée par les réalisations du secteur des télécoms qui pèse énormément au niveau de la cote.
Ainsi, hors Maroc Telecom qui afficherait un bénéfice en recul de 10,7% pour 2011, les principaux secteurs de la cote devraient réaliser des performances nettement meilleures, à savoir : +9,0% pour les financières et +13,3% pour les industries & services.
W.M