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Résultats annuels : Maroc Telecom parachève son virage stratégique

Résultats annuels : Maroc Telecom parachève son virage stratégique

ahizoune

L'acquisition de six nouvelles filiales en Afrique subsaharienne d'un coup n'a pas été de tout repos pour Maroc Telecom. Leur intégration a eu un effet positif sur le chiffre d'affaires de 2015, mais les marges et le résultat net en ont pâti. Le management s'attend à ce que la vitesse de croisière du groupe soit retrouvée dès cette année.

Le chiffre d’affaires consolidé du Groupe Maroc Telecom a progressé de 17% en 2015 à 34,1 Mds de dirhams grâce à l’intégra­tion des nouvelles filiales africaines et la stabilisa­tion du chiffre d’affaires au Maroc (-0,5%). A périmètre constant, le groupe enre­gistre une hausse du chiffre d'affaires de 1,6%. On note­ra d'ailleurs le bond specta­culaire de la contribution des filiales au chiffre d'affaires. Leur poids est passé de 15% à 41% dans le total des ventes entre 2012 et 2015, au moment où le parc clients à l'international est passé de 21% à 59% sur la même période. En d'autres termes, Maroc Telecom compte plus de clients à l'interna­tional qu'au Maroc. Le parc dépasse désormais les 51 millions de clients.

Baisse du résultat net

Le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) du groupe s’établit à 16,7 Mds de dirhams, en hausse de 6,7% (+0,7% à base com­parable). La croissance à base comparable s’explique par la hausse significative de l’EBITDA à l’international (+10,8%), qui compense le recul de 3,8% de l’EBITDA au Maroc. Cela dit, la marge d'EBITA du groupe a été entachée par l'intégration des six nouvelles filiales. Elle reste néanmoins élevée à 49%. Le résultat opérationnel (EBITA) consolidé est, pour sa part, stable à 10,3 Mds de dirhams (+0,7%). Enfin, le résultat net part du Groupe est de 5,59 Mds de dirhams, en baisse de 4,3% sur l’an­née, du fait notamment des pertes générées par les nou­velles filiales. A ce titre, le président du Directoire du Groupe, Abdeslam Ahizoune, a déclaré que «ces six nou­velles filiales demandent un effort d'assainissement. Celui-ci devrait être achevé en 2016». Et d'ajouter : «ce n'est pas des habitudes du groupe d'écarter le manage­ment en place lorsque nous prenons des participations. Mais, cette fois-ci, nous avons changé les équipes dirigeantes à la tête de ces 6 filiales, car il fallait mettre fin à un style de gestion et instaurer le nôtre». «Notre modèle marche», a-t-il dit, en ajoutant «il est possible de l'exporter et c'est ce que nous avons fait».

Accélération des investissements

Malgré la croissance de 6,7% de l’EBITDA du Groupe et l’amélioration du besoin en fonds de roulement, les flux nets de trésorerie opé­rationnels sont en baisse de 19% cette année et se chiffrent à 9,3 Mds de dirhams. Cette évolution s’explique par l’accroisse­ment de 80% des investis­sements, qui intègrent les prix de la licence 4G au Maroc et le renouvellement et l'acquisition de licences 2G et 3G en Mauritanie et au Niger, ainsi que le paie­ment d’un acompte de 50% sur l’attribution d‘une licence globale en Côte d’Ivoire. Corrigée de ces investisse­ments, la trésorerie aurait été en hausse de 4% cette année. Signalons enfin que, comme à l'accoutumée, Maroc Telecom distribuera la totalité de ses bénéfices, soit un dividende par action de 6,36 dirhams.

Abdeslam Ahizoune s'explique sur le blocage des VoIP au Maroc

S'exprimant au sujet de la suspension des appels voix de WhatsApp, Skype et Viber au Maroc, lors de la conférence de présentation des résultats du groupe, Abdeslam Ahizoune a déclaré : «Nous avons été amenés à couper ces services parce qu'ils ne sont pas conformes à la réglementation maro­caine. Le régulateur nous a demandé de le faire pour ces raisons et nous l'avons fait». «Je comprends les réactions des utilisateurs. Tout ceci aurait pu être évité si les entreprises qui déploient ces services avaient ouvert un dialogue avec les autorités marocaines. C'est un problème mondial. Certains pays ont procédé à leur interdiction pure et simple car il y a un problème d'utilisation des données personnelles. Ces entreprises ne payent ni impôts ni frais d'utilisation des infrastructures locales», explique Ahizoune. Bientôt un effet favorable sur le chiffre d'affaires ? Pour Ahizoune, «l'impact est insi­gnifiant».

Adil Hlimi

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