La trêve a eu finalement lieu sur le marché casablancais, après cinq semaines consécutives d’attaques baissières où plus de 37 milliards de DH de capitalisation se sont évaporées. À l’approche du seuil majeur des 12.100 points, les vendeurs ont cessé leurs assauts et les acheteurs ont construit, 100 points au-dessus, une zone de soutien. D’autres considérations graphiques, que l’on développera par la suite, ont de même permis le rebond sur les actions.
Pour cette première semaine de juin, l’indice a récupéré 1,57% de sa dernière baisse et termine à 12.440 points. Cela dit, le niveau de participation a considérablement baissé comparativement à la semaine passée, où nous comptions 1,48 Md de DH de flux d’affaires. Seul 502 MDH ont changé de mains entre les opérateurs cette semaine.
En matière des valeurs, les grosses capitalisations ont enregistré un bilan positif et profitent en premier de la rotation sectorielle de cash à l’image de Cosumar qui a gagné 5,07%, Ciments du Maroc (+4,58%), ATW (+2,46%) ou encore Maroc Telecom qui clôture la semaine sur une progression modérée de 1,35%. En face, les baisses ont concerné des valeurs peu liquides sur des volumes insignifiants (Agma, Auto Nejma, Delattre Levivier…).
Notons par ailleurs que Stroc Industrie, dans la tourmente, inscrit la plus forte baisse de la semaine (-12,71%). Le tribunal de Commerce a désigné un expert judiciaire pour évaluer la situation de l'entreprise dans le cadre d'une procédure de sauvegarde demandée par l'entreprise. Selon Nabil Ziatt, PDG de Stroc, cet expert comptable - qui doit se prononcer sur une éventuelle cessation de paiement de l'entreprise - doit se prononcer d'ici jeudi prochain (le 14 juin). Mais le management se dit confiant dans sa capacité à honorer ses engagements, écartant ce scénario de cessation de paiement.
L'attentisme persistera à défaut de catalyseurs
Malgré cette reprise sur les actions, les analystes estiment que l’attentisme prévaudra à la Bourse de Casablanca en juin et ce, avec l’avènement de la période estivale. Ils disent que, "les espoirs du marché reposent, inlassablement, sur l’instauration de nouveaux catalyseurs à même d’apporter un nouveau souffle au marché casablancais". On pourrait donc penser directement à l’organisation du Mondial 2026 par le Maroc. Un paramètre d’importance cruciale, qui en l’absence d’évènements exceptionnels, pourrait constituer un véritable catalyseur pour le marché boursier.
D’ailleurs, selon une récente note de recherche, 3 évolutions majeurs sont constatées dans les pays hôtes en cas d’attribution : des records historiques sur les indices, une augmentation significative des volumes et une forte dynamique des IPOs.
À court terme, une autre étude analyse les effets d’annonce sur le marché boursier, en cas de victoire ou de défaite des pays qui se disputent l’organisation. Ainsi, depuis la Coupe du Monde (CDM) 1994 annoncée en 1988 jusqu'à celle de 2022 annoncé 2010, avec 18 pays, y compris un mélange de pays développés et en développement, les résultats ne montrent pas de réaction positive sur les actions aux dates d’annonce pour les vainqueurs, à l'exception du Qatar (CDM 2022), qui avait pris 3,2%.
En revanche, l’étude relève un effet d'annonce négatif pour les pays qui ont perdu l’organisation, notamment pour le Maroc et l'Egypte pour la CDM 2010, et encore pour le Maroc pour la CDM 1998. (Pour la CDM 2010, EGX30 et le Masi avait lâché 4,20% et 2,79%, alors que pour la CDM 1998 le marché casablancais avait perdu 5,4% à la date d’annonce.) En outre, l’analyse démontre que les pays africains en développement perdants semblent être plus touchés par l'annonce défavorables que les autres pays perdants.
Eléments graphiques :
D'un point de vue graphique, l'arrivée des cours sur un support dynamique à long terme (MM20 mois), a provoqué une réaction haussière sur l'indice, lequel a a amorcé un mouvement de rebond. En débordant à la hausse le seuil technique à 12.350 points, les résistances les plus proches dans l'immédiat pour l'indice se situent à 12.500 points puis à 12.750 points par extension.
L'on prend soin de rappeler que tout rebond sous 12.750 points, ne remet pas en cause les implications baissières qui peuvent conduire l'indice vers 12.100 points.
Par Boursenews