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RDV de Casablanca de l’assurance : La disruption en question (entretien)

RDV de Casablanca de l’assurance : La disruption en question (entretien)

 

La 5ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance se tiendra à partir du 4 avril, avec pour thème central la disruption en assurance.

Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR), hôte de l’évènement, revient sur les enjeux de ce rendez-vous désormais incontournable du monde des assurances.

 

Finances News Hebdo : La cinquième édition du Rendez-vous de Casablanca de l'assurance démarre bientôt. Quelles sont les leçons tirées des précédentes éditions ? Pensez-vous que cet événement participe au rayonnement africain du Maroc ?

 

Mohamed Hassan Bensalah : Le Rendez-vous de Casablanca de l'assurance est une formidable occasion de réunir la communauté des assureurs marocains et leurs réseaux de distribution pour se pencher sur des sujets qui impactent notre profession de manière durable.

Le Rendez-vous est également une excellente occasion pour notre fédération d’approfondir la coopération internationale, notamment avec nos homologues africains.

Pour cette cinquième édition, la Tanzanie est notre invité d'honneur. Nous recevons également plusieurs délégations européennes, américaines, japonaises et d’autres pays.

 

 

F.N.H. : Parlez-nous de cette édition et des intervenants.

 

M. H. B. : Cette édition traite d'un sujet d'actualité pour l'ensemble des industries, mais particulièrement pour la banque et l'assurance. La disruption en assurance est au cœur des préoccupations de nos confrères à l’échelle mondiale.

Pour faire simple, on parle de disruption dès lors que nous sommes en présence d'une innovation de rupture. Il s'agit en général d'innovations facilitées par les nouvelles technologies qui cassent les codes classiques et poussent à reconstruire les process.

Ces innovations de rupture sont autant d'opportunités pour nous entreprises, pour se réinventer et se moderniser mais représentent également des menaces pour ceux qui ne sauront pas prendre le bon virage au bon moment.

Cette année encore, nous recevons des intervenants de très haut niveau. Le RDV de Casablanca de l'assurance a gagné en notoriété et nous n'avons aucun mal à drainer de grands experts pour nos panels.

 

 

F.N.H. : Le thème retenu pour cette édition est la disruption. Qu'est-ce qui différencie ce thème des problématiques du digital déjà discutées lors des éditions passées ?

 

M. H. B. : La disruption est rendue possible en grande partie par le digital et de manière plus large par les nouvelles technologies, mais aussi par la transformation de nos sociétés et de nos modes de consommation.

Le monde bouge tellement vite que, d'une édition à une autre, et sur une même thématique, les panels peuvent être enrichis par de nouvelles expériences et par de nouvelles technologies qui impactent nos clients, nos distributeurs et nos organisations.

 

 

F.N.H. : Dans votre secteur, qu'est-ce qu'on peut qualifier de disruptif ? Pouvez-vous nous donner des exemples de produits ou de pays en avance sur ce sujet ?

 

M. H. B. : Vous savez, les expériences sont diverses et variées et concernent des pays extrêmement développés tout comme des pays qui le sont moins. Deux exemples pour illustrer mes propos.

Le premier concerne les robots advisors qui peuvent remplacer des conseillers téléphoniques, grâce à l'informatique cognitive ou à l'intelligence artificielle. Avec cette nouvelle technologie, le client peut avoir recours à un conseiller n'importe quand et à n'importe quelle heure sans même savoir qu'il s'adresse à une machine. Il s'agit là d'une sacrée disruption.

La deuxième expérience nous vient du Kenya et concerne une assurance agricole contre les risques climatiques. Les agriculteurs qui vivent loin des centres urbains interagissent avec leur assureur, de la souscription à l'indemnisation, exclusivement au moyen de leurs téléphones. Même l'expertise en cas de sinistres se fait dans la plupart des cas sur la base d'images satellitaires.

Ce dernier exemple vous montre bien que ces innovations de rupture ne sont pas réservées aux pays riches.

 

 

F.N.H. : Les modèles disruptifs supposent un cadre réglementaire suffisamment large pour aboutir. Pensez-vous que cela soit le cas actuellement au Maroc ? Quels sont les facteurs bloquants, s'ils existent ?

 

M. H. B. : La seule chose qui bloque aujourd'hui au niveau du cadre réglementaire marocain est la vente en ligne qui demeure limitée par les textes. Si on ne règle pas cette question, l'innovation au niveau de la souscription demeurera mitigée.

Pour le reste, il y a de belles expériences en cours.

 

F.N.H. : Enfin, la disruption suppose ou provoque une reconfiguration profonde des marchés et des organisations et souvent des investissements importants. Pensez-vous que le secteur des assurances au Maroc y soit disposé ?

 

M. H. B. : Nous ne sommes pas face à un choix mais face à des évolutions profondes de notre société. Ces évolutions sont guidées en partie par les grandes avancées technologiques qui vont, d’une manière ou d’une autre, impacter nos entreprises et nos réseaux de distribution de manière profonde et durable. ■

 

 

Propos recueillis par A.H

 

 

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