Faisant partie de la toute première vague d’entreprises qui a accompagné le modèle marocain de co-développement sur le territoire, les promoteurs immobiliers vont s’affranchir des contraintes de financement et s’adapter aux besoins de consommation locaux.
Plusieurs promoteurs immobiliers marocains ont tenté, avec plus ou moins de réussite, l’aventure africaine. Et ceux qui réussissent sur place le répètent en boucle : pour réussir, il faut s’adapter aux vrais besoins. Travaillant en étroite collaboration avec des gouvernements subsahariens pas toujours enclins à soutenir l’accès au financement, les groupes immobiliers ont dû commercialiser en s’adaptant aux contraintes. Des solutions innovantes ont été développées, comme la nature des complexes ou la location, etc. Parmi les success stories, on retrouve les deux promoteurs cotés Addoha et Alliances. Ces derniers, après avoir profité de plusieurs années de forte croissance au Maroc, ont constaté que le marché national de l’immobilier est entré depuis plus de 8 ans dans une phase de consolidation, marquée par un recul de la demande et une accentuation de la concurrence.
Addoha a été l’un des tout premiers groupes à partir en éclaireur. «En tant que leader du marché national de logement, le Groupe Addoha s’est assuré une diversification à l’épreuve du ralentissement global du marché national. Le développement du Groupe en Afrique, initié en 2012, s’est renforcé depuis par le lancement de plusieurs projets dans différents pays, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée Conakry et le Ghana», indique le Groupe. Fort de son succès au niveau national dans le développement de projets immobiliers de grande envergure, le Groupe a été sollicité afin d’accompagner ces pays pour répondre au déficit grandissant en logements. Et ceci s’est fait en deux phases. La première a consisté, jusqu’en 2017, à accélérer le rythme des constructions et des mises en chantier. Ensuite, le Groupe a accru considérablement la commercialisation de ses différents projets, tout en augmentant le rythme de production.
Aujourd’hui, Addoha développe 21 programmes immobiliers dans 4 pays de l’Afrique de l’Ouest. Ces filiales ont contribué à hauteur de 30% au chiffre d’affaires de 2022, contre 29% en 2021. L’immobilier économique reste l’un des piliers stratégiques du développement du groupe en Afrique. «L’Afrique subsaharienne fait face à de sérieux déficits en matière d’habitat. Grâce à son expérience réussie au Maroc, le Groupe Addoha a signé plusieurs conventions avec les Etats de Guinée Conakry, du Sénégal et de Côte d’Ivoire. Il s’agit de programmes d’envergure portant sur plusieurs dizaines de milliers d’unités. Dès lors, le Groupe Addoha devient un partenaire régional de premier plan pour faciliter l’accès des populations africaines au logement», se félicite l’entreprise dirigée par Anas Sefrioui.
Alliances, le bâtisseur
Le Groupe Alliances a une approche plus singulière en Afrique subsaharienne, composée aussi bien d’une activité de bâtiment, pour laquelle il est reconnu, que pour une activité immobilière classique. Il intervient en Afrique «en tant que contractant clé en main pour le compte des Etats, avec une garantie du financement, ou en tant que promoteur immobilier, en respectant des critères d’investissement et de sécurisation équivalents à ceux appliqués au Maroc, toujours dans une optique d’optimisation des risques», explique le groupe dans rapport financier 2022. En Côte d’Ivoire, Alliances assure que les travaux de construction de la Tour de l’entente, véritable joyau architectural de plus de 20 niveaux au cœur d’Abidjan, avance conformément au planning annoncé. Sa livraison est prévue mi-2024, selon le management, la construction étant bien sortie de terre. Le reste des projets, essentiellement du tertiaire, se commercialise au rythme souhaité. Le groupe a également un discret rôle social sur le continent, puisqu’il a, à son actif, 11 hôpitaux et 1.500 logements sociaux développés.