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Politique monétaire : Bank Al-Maghrib maintient le cap

Politique monétaire : Bank Al-Maghrib maintient le cap

L'inflation galopante et la normalisation observée un peu partout dans le monde n'ont aucun impact sur la politique monétaire de BAM, qui reste accommodante. 

 

Par A. Hlimi

Le Conseil de Bank Al-Maghrib a estimé mardi, sans aucune surprise, que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant les conditions de financement adéquates pour l'économie. Ainsi, il a jugé que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé de le maintenir inchangé à 1,50%. Mais le contexte national et international évolue rapidement, avec une inflation persistante, qui commence à se propager dans notre économie, et des Banques centrales qui ont commencé à normaliser leurs politiques monétaires, la plus grande d'entre elles étant celle du Royaume-Uni.

Des Banques centrales qui, tiraillées entre la pandémie et l'inflation, ont préféré protéger leurs économies contre la hausse du coût de la vie.  Pour le moment, Abdellatif Jouahri préfère tempérer, estimant que l'inflation reste maîtrisée, et voulant, sans doute, continuer à offrir un stimulus monétaire à la relance. 

L'inflation s'installe

Les données disponibles sur les prix à la consommation font ressortir des hausses sensibles ces derniers mois pour certains produits alimentaires et pour les carburants et lubrifiants. Cette évolution résulte essentiellement des pressions externes liées à la flambée de leurs cours sur les marchés internationaux. Elle s’est traduite par une nette accélération de la composante sous-jacente de l’inflation, qui est passée de 0,7% en moyenne au cours du premier semestre à 2% au troisième trimestre et à 3,3% en novembre. Elle devrait ressortir, selon les projections de Bank Al-Maghrib, à 1,7% sur l’ensemble de cette année et se situer à 2,7% en 2022, avant de revenir à 1,8% en 2023 avec la dissipation prévue des pressions externes. Malgré ce net accroissement de sa composante fondamentale, l’inflation devrait rester à des niveaux contenus, passant en moyenne de 0,7% en 2020 à 1,4% en 2021, à 2,1% en 2022, puis reculer à 1,4% en 2023.

Croissance revue à la hausse

Au niveau national, les progrès en matière de vaccination, le maintien des stimulus budgétaire et monétaire et la très bonne campagne agricole vont faire enregistrer à l’économie un rebond de 6,7% cette année (contre 6,2% annoncé lors du dernier Conseil), avec des hausses de 18,8% de la valeur ajoutée agricole et de 5,3% de celle des activités non agricoles. Au cours des deux prochaines années, le rythme de l’activité restera largement tributaire de l’évolution de la situation sanitaire aux plans national et international et des restrictions que les autorités seraient amenées à mettre en place.

Les projections de Bank Al-Maghrib tablent, dans le scénario central, sur une consolidation de la croissance à 2,9% en 2022 et à 3,4% en 2023. La valeur ajoutée des activités non agricoles poursuivrait son amélioration aux rythmes de 3,2% en 2022 et de 3,4% en 2023 et, sous l’hypothèse de récoltes céréalières moyennes de 75 MQx annuellement, celle du secteur agricole reculerait de 2,8% en 2022 et progresserait de 2% en 2023.

Les transferts MRE vont frôler les 95 milliards de dirhams en 2021

Bank Al-Maghrib a aussi actualisé ses prévisions des transferts MRE après la projection de 87 milliards de DH en 2021 annoncée lors du dernier Conseil, tenu en octobre. Ceux-ci devraient en effet marquer une forte augmentation de 38,9% pour atteindre un montant record de 94,7 milliards de DH cette année, et reviendraient progressivement à des niveaux en ligne avec leur rythme tendanciel d’avant crise, enregistrant une contraction de 23,2% à 72,8 milliards de DH en 2022 et de 1,9% en 2023 à 71,4 milliards de DH.

De leur côté, les recettes voyages connaîtraient une nouvelle baisse de 9,2% à 33,1 milliards de DH en 2021, après 36,5 milliards de DH en 2020. Elles rebondiraient ensuite dans le scénario central de BAM de 31% à 43,4 milliards de DH en 2022, et 63,5% à 70,9 milliards de DH en 2023. Dans ces conditions, le déficit du compte courant se creuserait de 1,5% du PIB en 2020 à 2,5% du PIB en 2021, à 5,3% en 2022 et à 4,9% en 2023.

 

 

 

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