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OPCI : Tout est fin prêt !

OPCI - Noreddine Tahiri : "Tout est fin prêt !" - Finance Maroc

Entretien // Noreddine Tahiri, Directeur général d'AjarInvest 

 

◆Première et unique société de gestion d'OPCI à avoir reçu son agrément de la part de l'AMMC, AjarInvest part en éclaireur pour cette nouvelle industrie financière, appelée à canaliser d'importants actifs sous gestion et «liquéfier» le bilan des organismes bancaires. 

◆Le point sur le démarrage des OPCI avec son Directeur général. 

 


Par : Adil Hlimi


 

Finances News Hebdo : Présentez-nous la société de gestion AjarInvest ? 

Noreddine Tahiri : AjarInvest a été créée conjointement par la CDG et CIH Bank. Elle sera chargée de structurer et gérer des OPCI. AjarInvest compte s’appuyer sur ses deux actionnaires qui sont des «tiers de confiance», à savoir la CDG, acteur majeur dans la promotion de l’épargne long terme, et CIH Bank, acteur historique et de renom dans le secteur de l’immobilier et dont les équipes jouissent d’une expérience avérée dans ce secteur. Par ailleurs, AjarInvest dispose d’atouts intrinsèques. Son équipe, et plus particulièrement son management, ont été impliqués tout le long du processus d’élaboration du dispositif législatif et règlementaire. 

F.N.H. : Quel intérêt pour vos actionnaires de disposer d'une société de gestion d'OPCI ? 

N. T. : La CDG est un investisseur institutionnel et un précurseur sur le marché des capitaux. Investir de nouveaux marchés est inscrit dans son ADN. Quant à CIH Bank, cela lui permettra d'être présent dans ce marché et diversifier l'offre de produits financiers à destination de la clientèle, tout en profitant des avantages que peuvent avoir les OPCI. 

F.N.H. : Justement, quels sont les avantages des OPCI pour les banques ? 

N. T. : L'avantage est double. D'une part, cela leur permet de transformer l'immobilier comptabilisé dans leurs bilans en liquidités, puisqu'elles n'ont pas vocation à détenir de la pierre. De plus, cela soulage leurs fonds propres et augmente leur capacité à distribuer plus de crédits. D'autre part, les OPCI représenteront une nouvelle classe d'actifs, qui permettra aux banques et aux investisseurs institutionnels de diversifier leurs placements et profiter d'un couple rendement/risque optimisé. 

F.N.H. : Que pensez-vous du potentiel du marché ? 

N. T. : Il faut garder à l'esprit que nous sommes dans le secteur immobilier. Le gisement est important. Le ministre des Finances a évoqué le chiffre de 200 Mds de dirhams d'actifs, cela me paraît raisonnable. Ce chiffre sera atteint rapidement grâce aux transferts et apports d'actifs aux OPCI. Ensuite, il faudra faire un travail d'élargissement de la base, tout en recrutant de nouveaux clients. Pour avoir un ordre d'idées, le marché de la gestion d'actifs (les OPCVM) pèse aujourd'hui plus de 450 Mds de dirhams. 

En ce qui concerne le rendement, là aussi l'expérience montre que le rendement brut est de 8 à 9%, ce qui peut donner un rendement net autour de 6% aux porteurs de parts. A ce titre, une foncière cotée a déjà distribué un dividende équivalent à 6%. 

F.N.H. : La loi sur les OPCI a été promulguée dans un temps record. Comment expliquer cette performance ? 

N. T. : J’ai moi-même été membre de la commission instaurée par le ministère des Finances, chargée de la réflexion autour du projet de loi sur les OPCI. J’ai également fait partie de la commission désignée par le ministre de l’Economie et des Finances pour l’élaboration du plan comptable des OPCI. Nous avons également été associés, au même titre que d’autres opérateurs, à la réflexion autour des différentes circulaires de l’AMMC. Je peux vous dire que les différents départements ont fait un travail colossal pour mettre en place cette loi qui répond aux exigences les plus élevées à l'international, tout en prenant en considération les remarques des opérateurs. Cette démarche collaborative entre régulateurs et opérateurs a été une grande réussite à mon sens, grâce à l'implication des autorités et leur souci de développer un cadre prospère à cette classe d'actifs. 

F.N.H. : En parlant d'autorités, quels sont les textes qui sont encore attendus pour le lancement des premiers fonds ? 

N. T. : Aucun. Les circulaires de l'AMMC ont été publiées et le cadre législatif est ficelé. La Conseil national de la comptabilité (CNC) doit maintenant valider la version finale de notre plan comptable sectoriel. Ce Conseil est présidé par le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration. Je rappelle que la particularité de notre plan comptable est qu'il neutralise le poids des amortissements sur les charges pour donner une image plus fidèle de notre activité. Je précise que le plan comptable sera nécessaire à l'arrêté des comptes au terme du premier semestre. On peut donc théoriquement lancer les premiers fonds dès maintenant et nous y travaillons. 

 


Fiscalité des OPCI 


La Loi de Finances 2019 a introduit un abattement de 60% sur les dividendes perçus par les personnes morales, alors que les plus-values sont soumises à l'IS. Pour les personnes physiques, le cadre fiscal est celui du droit commun (15% sur les dividendes et 20% sur les plus-values). Les fonds d'OPCI sont, quant à eux, fiscalement neutres. 


 

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