Les entreprises financières sortent habituellement sur le marché obligataire en cette période de l'année.
Des taux à des plus bas historiques caractérisent la saison 2019.
Par A.H
Publier les résultats de l'année écoulée en mars, laisser la poussière retomber et les investisseurs analyser les comptes, puis préparer une note d'information pour solliciter le marché. C'est ce cheminement qui conditionne chaque année le calendrier de sortie des émetteurs sur le marché obligataire, lorsqu'il n'y a pas urgence. Généralement, cet agenda coïncide avec le début de l'été. Cette année, le comportement des sociétés financières en la matière montre un certain opportunisme et une maîtrise du timing.
Le coup de maître est signé Attijariwafa bank. La banque est engagée dans un vaste programme d'émissions obligataires portant sur 8 Mds de DH validé par les actionnaires en novembre 2016. La moitié a été tirée dont 500 MDH sous forme d'émission perpétuelle en décembre dernier.
Mais la banque a profité du passage du taux 10 ans sous la barre symbolique des 3% pour revenir à la charge, cette fois-ci avec 1 Md de dirhams avec les mêmes obligations perpétuelles.
Bien que l'emprunt soit en deux tranches, la banque souhaite privilégier celle qui a pour référence le 10 ans. En comptant une prime de risque comprise entre 250 et 260 points de base, elle confère un rendement entre 5,48% et 5,58% pour les 10 premières années.
Les investisseurs institutionnels raffolent de ce type de papier. La précédente émission de la banque et celle, tout aussi perpétuelle de l'OCP émises dernièrement, ont toutes connu un fort engouement. Elles permettent aux gros investisseurs de verrouiller et d'avoir de la visibilité sur leur rendement. Attijariwafa bank a bien choisi son moment et devrait connaître un engouement certain pour ce papier.
Sociétés de financement
Quelques jours avant, c'est sa filiale Wafasalaf qui a annoncé une opération de 500 MDH sur le marché obligataire. La société est pourtant engagée dans un programme de titrisation qui devrait, selon le management, connaître de nouveaux tirages.
Mais elle a préféré diversifier ses sources de financement et faire valoir sa signature dans l'environnement actuel. La prime de risque est particulièrement faible et comprise entre 60 et 70 points de base. La partie révisable annuellement aura un rendement limité à 2,91% la première année, soit l'un des taux d'intérêt les plus compétitifs du secteur.
Les sociétés de financement sont celles qui profitent le plus de la baisse des taux. Dans ce sens, le Conseil d'administration d'Eqdom annonce qu'il examine un programme d'émission de dettes obligataires d'un montant maximal de 3 milliards de dirhams avec ou sans appel public à l'épargne. Le Conseil d'administration a arrêté les caractéristiques de cet emprunt obligataire dont les émissions peuvent être réalisées en une ou plusieurs tranches pendant une période de 5 ans. Là aussi, l'objectif est d' «optimiser les coûts des ressources de refinancement». L'opération sera soumise au vote des actionnaires lors de l'Assemblée générale ordinaire prévue le 12 juillet.
Dans ces conditions, il y a fort à parier que d’autres sociétés financières sortiront sur le marché obligataire dans les prochaines semaines. ◆