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Marché des taux: ce que prévoit CDG Capital pour 2021

Marché des taux: ce que prévoit CDG Capital pour 2021

Le cadre monétaire devrait rester «globalement stable» en 2021, et ce en dépit du creusement prévu du déficit de liquidité.

Le seul moyen de couvrir le besoin de financement de l'État est l'endettement, avec un recours plus important aux solutions innovantes.

Le caractère cyclique des recettes fiscales impacte les besoins mensuels du Trésor.

 

 

Par Y. Seddik

 

 

“Les finances publiques à l'épreuve de la crise covid-1 9: Analyses et perspectives», un rapport fraîchement produit par CDG Capital où elle décortique la situation financière de l’État, la politique monétaire et l’évolution actuelle (et future) du marché des taux.

Premier constat établi par cette étude : le déficit budgétaire devrait s'atténuer légèrement en 2021, allégeant le besoin de financement du Trésor. Ce dernier pourrait, cependant, changer en liaison avec ses deux autres piliers déterminants (DTFE et collectivités territoriales) et leur comportement, indiquent les analystes. En effet, en dépit de la légère baisse prévue du déficit public d’environ 7 milliards de DH, les tombées en bons du Trésor semblent s’orienter sensiblement à la hausse d’environ 8 milliards de DH.

Par conséquent, le besoin global du Trésor pour 2021 sera quasi-stable en 2021, lit-on dans l'étude. Ce besoin sera atténué par les opérations d’échange et en partie financé par d’autres ressources que les BDT. Aussi, malgré l’importance des besoins du Trésor à l’image de l’année 2020, la demande continuera à dépasser l’offre de papier BDT sur le marché primaire.

En ce qui concerne la courbe des taux, le scénario le plus probable (à cadre monétaire stable) est une stabilité, avec des évolutions ponctuelles faibles au cours de l'année, compte tenu du comportement cyclique des besoins du Trésor. En effet, il ressort de l'étude qu’environ 60% des recettes fiscales sont encaissées au terme des quatre trimestres, avec une concentration aux mois de mars et de décembre. La saisonnalité des recettes fiscales est particulièrement générée par les acomptes trimestriels de l’IS et leurs régularisations effectuées généralement au mois de mars.

Les tombées, elles, sont concentrées principalement en fin d’année, ce qui laisse suffisamment de marge au Trésor pour mener des opérations d’échange.

Pertes fiscales estimées à 65 milliards de DH pour 2020 et 2021

«A l'image de la quasi majorité des pays, la crise sanitaire a fortement déstabilisé l'équilibre des finances publiques, aussi bien du côté des recettes avec une baisse importante des ressources fiscales, que du côté des dépenses avec les exigences sociales, particulièrement celles relatives à la santé et aux aides accordées aux ménages», a souligné Ahmed Zhani, économiste en recherche macroéconomique et taux à la direction Insight, dans une présentation vidéo de cette analyse, publiée sur le site de CDG Capital.

Selon lui, sur la base d'un scénario hors-crise, la perte fiscale pour les exercices 2020 et 2021 devrait dépasser les 65 milliards de DH, a fait valoir Zhani. Il note aussi que les dépenses continuent à évoluer sur un trend haussier, en lien avec la rigidité des charges courantes qui sont devenues très difficiles à réduire après l'engagement de la réforme de la compensation et le rôle contra-cyclique que devrait jouer l'État à travers un effort d'investissement considérable prévu à 230 milliards de DH cette année, contre une moyenne de 140 milliards de DH enregistrée au cours des quatre dernières années.

«Pour les prochains exercices, la restauration des équilibres des finances publiques, notamment la baisse du déficit et d'endettement ayant atteint des niveaux importants en 2020, de respectivement 7,5% et 76% du PIB, semble une mission extrêmement difficile en liaison particulièrement avec la baisse et la faiblesse des ressources», a estimé l'analyste.

Enfin, l'étude fait savoir que le seul moyen de couvrir le besoin de financement de l'Etat est l'endettement, avec un recours plus important aux solutions innovantes, notamment les partenariats publicprivé, à l'image de l'année 2020, dont le déficit public a presque doublé comparativement à une année auparavant pour dépasser la barre de 80 milliards de DH. Les trois prochaines années devraient connaitre des levées importantes du Trésor.

 

 

 

 

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