◆ Malgré la crise, 10 Mds de DH de collecte nette ont été réalisés par les fonds entre février et mai.
◆ Pour le régulateur, la gestion collective a fait preuve de résilience.
Par Y. Seddik
La crise sanitaire a permis de tester la résilience du secteur de la gestion d’actifs, et ce dans toutes ses composantes (OPCVM, FPCT, OPCC et OPCI). Pour le régulateur, l’ensemble des fonds a continué à fonctionner normalement en assurant la gestion des actifs en portefeuille et la prise en charge des opérations des investisseurs.
«L’industrie de la gestion collective s’est globalement montrée résiliente en cette période de crise sanitaire, malgré un repli des performances et de l’actif net des segments «actions» et «diversifiés», en lien avec l’évolution du Masi», écrit le régulateur dans sa dernière revue du marché des capitaux.
OPCVM : Une collecte nette de 9,54 Mds de DH en pleine période de crise
A la faveur d’un renforcement des positions sur les produits de taux dont les performances se sont inscrites en hausse, l’actif net des OPCVM n’a décliné que de 0,79% entre février et mai 2020, se situant à 470,95 milliards de DH, soit un niveau similaire à celui atteint en décembre 2019.
A fin mai, les OPCVM «obligation court terme», «monétaires» et «obligations moyen et long termes» ont affiché des performances annuelles respectives de 1,16%, 0,92% et 0,78%.
En revanche, les OPCVM «actions» et «diversifiés» ont enregistré des contreperformances respectives de 16,56% et 5,33%. La période allant de février à mai 2020 a, pour sa part, connu une collecte nette de 9,54 milliards de dirhams, même en l’absence de mécanismes de suspension ou de plafonnement des rachats.
Sur les cinq premiers mois de l’année, en termes de position nette, les OPCVM de type «OMLT» ont affiché la collecte la plus importante, soit 6,76 milliards de DH, suivis par les OPCVM «monétaire» et «diversifiés» avec des soldes positifs respectifs de 4,88 et 1,57 milliard de DH.
A l’inverse, le segment des obligations de courte durée a affiché une décollecte nette de l’ordre de 8,04 milliards de DH. Au final, l’AMMC dit avoir accompagné les sociétés de gestion par un suivi quotidien des opérations à l’actif et au passif des fonds, et a instauré des stress tests de marché et de liquidité qui ont pu vérifier la capacité des fonds à résister à des situations de crise.
Infrastructures de marché : résilience avérée
Télétravail, séances raccourcies, baisse et volatilité des actifs financiers... Les contraintes étaient nombreuses au plus fort de la crise, et elles le restent encore pour certains opérateurs du marché.
Mais le régulateur note avec satisfaction que les opérateurs du marché ont maintenu un fonctionnement ordonné sur tous les segments pendant la crise sanitaire (émission, négociation, dénouement, souscriptions / rachats, etc.). Aussi, les infrastructures de marché ont pu gérer l'accroissement significatif du volume d'activité enregistré sur le marché secondaire de la Bourse, explique l'AMMC.
Une feuille de route pour l'après-crise
«L’AMMC est déterminée à contribuer à la relance de notre économie à travers le renforcement des instruments de financement offerts par le marché des capitaux», note l’Autorité.
Pour elle, un plan d'accélération des solutions de financement des entreprises via le marché trouve toute sa pertinence. Certains outils méritent d’être dynamisés, à l'instar du marché de la dette privée, du marché alternatif dédié aux PME ou du compartiment réservé aux investisseurs institutionnels, qui peut notamment répondre aux besoins de financement des projets d’infrastructures. Des mécanismes de financement innovants existent et offrent des solutions alternatives (green bonds, OPCI, titrisation etc.).
Par ailleurs, d'autres activités restent à opérationnaliser en priorité, comme par exemple le financement collaboratif ou le conseil en investissement financier. En définitive, le régulateur dit être mobilisé avec tout l'écosystème pour l'élaboration d'une feuille de route dans ce sens. ◆