La récente introduction d’AFMA en Bourse confirme cette nouvelle tendance où la participation des particuliers aux émissions sur le marché primaire est de moins en moins importante. Selon Cejefic Consulting, la part des transactions des particuliers ne représentait plus que 7% en 2013, contre 55% en 2007.
Après Total Maroc, AFMA, le courtier en assurance, a rejoint la Bourse le 15 décembre courant. Pour rappel, l’introduction en Bourse s’est faite par le biais de la cession de 250.000 actions au prix unitaire de 720 DH, pour un montant maximum de 180 MDH. L'objectif était de «renforcer sa notoriété auprès des investisseurs institutionnels, du grand public et des partenaires, avoir un accès direct aux marchés financiers, réaliser les objectifs stratégiques à moyen et long termes, fidéliser le personnel et enfin booster la politique de transparence et de performance», peut-on lire dans la note d'information.
Or, par catégorie de souscripteurs, les résultats techniques de l’introduction d’AFMA révèlent que la plus importante demande a été enregistrée par des fonds de placement de type OPCVM actions, à hauteur de 555.578 titres. Et bien que les personnes physiques marocaines résidentes viennent se placer en deuxième position, après les OPCVM actions, à hauteur de 425.468 actions demandées, la part demandée par l’ensemble des personnes physiques représente seulement 26,12% du total des actions demandées.
Inversion de tendance en 2012
Depuis l’introduction d’Afric Industries, le 5 janvier 2012, la tendance des investisseurs s’est inversée. En effet, si la part des investisseurs particuliers tendait même à dépasser celle des personnes morales, ce n’est plus le cas. Lors de l’introduction en Bourse d’Afric Industries, la part des actions demandées par les personnes physiques s’élevait à 58,64% contre 41,36% pour les personnes morales. Et depuis 2013, la part des particuliers ne dépasse plus les 30% au regard de l’ensemble des introductions en Bourse, notamment celles de Taqa Morocco, Résidences Dar Saada, Total Maroc et AFMA.
A cet effet, une étude avait été élaborée par Cejefic Consulting, avec l’appui de la Bourse de Casablanca, sous le thème «Marché action marocain : positionnement et analyse», afin d’essayer de pallier le problème de sous-liquidité, qui préoccupe l’ensemble des intervenants du marché boursier. Cette étude a montré que la part des transactions des particuliers ne représentait plus que 7% en 2013, contre 55% en 2007, et que si 36% des volumes du marché central étaient dus aux personnes physiques en 2007, ils ne représentaient plus que 6% en 2012. A contrario, la part dans les volumes des personnes morales marocaines a doublé entre 2007 et 2012, la plus grande partie de ces volumes étant engendrée par les institutionnels, notamment les assurances et les caisses de retraite.
Même constat sur le marché secondaire
Le récent rapport du CDVM relatif au profil des investisseurs en Bourse révèle le comportement des différentes catégories d’investisseurs sur la base de la situation nette des achats et des ventes.
Tout d’abord, le volume des transactions sur le marché central durant les trois premiers trimestres de l’année 2015 s’est élevé à 18,675 milliards de dirhams, selon le CDVM, en hausse de 17% par rapport à la même période de l’année précédente. Néanmoins, le marché central a connu un volume d’échange de 4,72 milliards de dirhams durant le 3ème trimestre 2015, en recul de 20% par rapport au niveau enregistré durant le 3ème trimestre 2014.
La répartition des échanges selon les achats et les ventes réalisés rend compte du positionnement des différents types d’investisseurs sur le marché boursier casablancais. Ainsi, au niveau des achats, une baisse globale des volumes achetés a été constatée ce trimestre, comparativement à la même période de l’année précédente, sur l’ensemble des catégories d’investisseurs. La part des opérations d’achat réalisée par les personnes physiques marocaines, notamment les investisseurs individuels, a affiché un recul de 34% par rapport à la même période de l’année qui précède, en plus d’un recul cumulé de 6% par rapport à 2014. Par ailleurs, une baisse des volumes vendus au troisième trimestre 2015 par rapport à T3 2014 a été observée également sur toutes les catégories d’investisseurs, à l’exception des PME dont les ventes ont progressé de 82%. Le rapport mentionne que les personnes physiques, marocaines et étrangères, ont réalisé les plus faibles variations d’opérations de vente, affichant des baisses respectives par rapport au troisième trimestre de l’année dernière, de 49% et 61%. De surcroît, la seule catégorie à avoir cumulé un retard concernant les opérations de vente, est celle des personnes physiques marocaines, enregistrant un recul de 23%, par rapport à l’année 2014. A l’inverse, il est à noter que les parts respectives des ventes des OPCVM et des PME, qui ont réalisé 31% et 26% du volume global, sont en hausse de 3 et 15 points par rapport au troisième trimestre 2014, toujours selon le CDVM.
Selma Malki (stagiaire)