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Marché boursier : «Le pire de la baisse est derrière nous»

Marché boursier : «Le pire de la baisse est derrière nous»

Mehdi Chekkouri

Mehdi Chekkouri, directeur de Fractal Markets et partenaire de DirectFN au Maroc, une plates-forme de rediffusion de données financières, ex-trader et analyste technique dans une banque d'affaires de la place, nous livre ses anticipations à moyen et long termes pour l'indice Masi, ainsi que les défis de l'in­dustrie de la rediffusion de l'information au Maroc. Tour d'horizon.

Finances News Hebdo : Vous exercez un métier de B to B. Pouvez-vous nous éclairer sur son fonctionnement ?

Mehdi Chekkouri :  Pour une plate-forme de rediffusion comme DirectFN, nous avons deux métiers. Le premier est la consultation, et le second le côté transactionnel. Concernant la consultation, notre principal travail consiste à collecter des données auprès des Bourses, des OPCVM, des sociétés non cotées pour pouvoir offrir à l'utilisateur le plus d'informations possibles. Il faut arriver à transformer des données, parfois dépourvues de sens, en informations exploitables rapidement par l'utilisateur. La technologie est un élément essentiel de notre industrie, car c'est elle qui permet cette «transformation». Concernant le côté transaction­nel, nous gérons toute la chaîne de valeur, appelée communément Front, Middle et Back-office. Cela permet aux utilisateurs de passer des ordres de Bourse de manière fiable. Nous relions le flux de la Bourse au broker (sociétés de Bourse), puis du broker aux clients finaux. Dans notre cas, le groupe gère 600 millions de dollars de transactions à tra­vers plusieurs canaux.

F.N.H. : Quelles sont les difficultés rencon­trées au Maroc ?

M. Ch. : Concernant les données de Bourse, c'est-à-dire ce qui est coté, nous n'avons pas de problèmes particuliers. La Bourse de Casablanca est sur les standards internationaux, ce qui rend la rediffusion d'informations fluide. En revanche, en ce qui concerne le non-coté, nous avons beaucoup de difficultés à récolter les données. Elles sont mal pré­sentées et cela demande beaucoup d'efforts à nos collaborateurs. Je pense qu'il y a un grand effort à faire de la part des émetteurs à ce sujet. Un effort sur la transparence et sur l'accès à l'information.

Un autre point concerne les OPCVM. Nous offrons la possibilité de connaître les allocations stratégiques et tactiques des fonds, mais il faut attendre les derniers états de synthèse. Il y a donc toujours un décalage. Nos plates-formes permettent, grâce à certains outils, d'anticiper les évolutions des fonds, mais globalement, nous sommes encore en déca­lage par rapport à ce qui se passe à l'international.

F.N.H. : Avant d'être rediffuseur, vous êtes trader et analyste technique profes­sionnel. Que pensez-vous de la Bourse de Casablanca actuellement ?

M. Ch. : Si l'on se réfère au Masi, l'indice global de la Bourse, son évolution ne déroge pas à la théorie des vagues d'Elliott, une méthode graphique qui puise ses fondements dans la théorie du chaos et rime parfaitement avec les processus fractals. Elle donne de très bons résultats. Actuellement, ce dernier se trouve dans une phase corrective long terme si l'on considère son évolution depuis 1992. Cette vague, appelée vague 4, nous laisse penser que nous sommes actuellement sur des niveaux intéressants pour l'achat à horizon moyen et long termes. On peut même descendre un peu plus jusqu'à 8.500 pts (l'indice a clôturé le 2 février à 8.938 pts), avant de repartir. Mais globalement, nous sommes dans une zone de soutien. Certains éléments techniques doivent être observés pour valider le passage de la phase 4 baissière à la vague 5 haussière, certes, mais le pire de la baisse est derrière nous, à mon avis. Pour moi, le premier objectif se trouve à 14.500 pts.

Direct FN en chiffres

Direct FN assure aujourd'hui la couverture de 73 marchés internationaux pour 2 mil­lions d'instruments financiers. Il compte 450.000 utilisateurs à travers le monde, 600 Mds de dollars d'exécutions annuelles sur ses plates-formes et 500 collaborateurs. Il a été primé meilleure plate-forme transactionnelle dans la région à 4 reprises.

Propos recueillis par Adil Hlimi

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