Entre le 1er et le 19 janvier 2016, l'action a gagné 16%. Il n'y a que des petites capitalisations, beaucoup moins liquides, comme Stroc Industries ou Stokvis Nord Afrique, qui font mieux. Addoha profite de plusieurs recommandations d'analystes et tire avec elle tout le secteur immobilier coté.
Addoha avait pourtant démarré l'année timidement. Mais l'annonce des avancées réalisées par son Plan génération cash a été une véritable étincelle. La semaine dernière, suite à l'annonce et à de nouvelles recommandations d'analystes, le titre a gagné 11,21%, soit la meilleure performance de la semaine. Upline Securities avait, en effet, à nouveau recommandé le titre à l'achat. Le courtier avance un cours cible à 38 DH. Dans la foulée, Attijari Intermédiation, dans une note de recherche assez originale, a avancé un cours cible à 52 DH. Le courtier compare les avancées du Plan génération cash à une course de demi-fond : «Le reprofilage du couple risque-rentabilité du Groupe Addoha sur la période 2015-2017 s'assimile, selon nous, à une course de demi-fond (3.000 m steeple). Le management semble entamer un excellent départ en 2015, encore faut-il maintenir la même cadence lors des deux prochains tours». Dans cette note, l'objectif est «d’apporter des éléments de réponse objectifs par rapport aux différentes interrogations et incertitudes que les investisseurs expriment», explique le courtier.
En cela, les analystes ont d'abord évalué la situation patrimoniale du Groupe dans le contexte actuel du secteur immobilier : «Notre analyse «risque» se focalise sur les deux principaux agrégats du bilan, à savoir la réserve foncière et l’encours clients». Ensuite, ils ont challengé la faisabilité opérationnelle et financière du Plan génération cash, d’une part, et estimer son impact potentiel sur le profil risque et les niveaux de rentabilité du Groupe, d’autre part. On y apprend que lorsque la capitalisation boursière d'Addoha s'est dégradée de 13,1 Mds de dirhams sur les trois dernières années uniquement, son actif net, lui, a été multiplié par 6 depuis son introduction.
A noter qu'à fin juin 2015, les stocks et les créances clients représentent 80% du total bilan et sont évalués à 25,7 Mds de dirhams. La valorisation patrimoniale d'Addoha ressort ainsi à 13,8 Mds de dirhams, soit une décote de 46%. En d'autres termes, rien qu'à regarder l'existant, sans se projeter dans les perspectives, Addoha est sur-vendue en Bourse.
Une réserve foncière «monnayable» valorisée à 2 fois son coût d'acquisition
«A fin juin, la réserve foncière est estimée à 5.300 hectares, dont 900 ha n'offrant pas de visibilité quant à leurs perspectives de développement sur le moyen terme», expliquent les analystes d'Attijari Intermédiation. La réserve foncière monnayable est, pour sa part, estimée à 4.400 hectares. Le coût d'acquisition du foncier est en moyenne de 200 DH/m2. Pour valoriser cette réserve foncière, Attijari Intermédiation a procédé à un sondage auprès d'un panel d'investisseurs et d'intermédiaires agréés. Ce qui valorise le patrimoine d'Addoha à 22 Mds de dirhams.
Addoha disposerait d'un «bon» stock
Concernant la répartition géographique des projets immobiliers du Groupe, Attijari Intermédiation note que le promoteur dispose d’un positionnement agressif en la matière. Concrètement, 62% de ses stocks de produits finis et en cours se situent au niveau de l’axe El Jadida-Casablanca-Kénitra, soit environ 96.954 unités sur un total de 157.313 unités en 2015. Ce positionnement «stratégique» offre au Groupe Addoha une meilleure rotation de ses stocks par rapport aux promoteurs immobiliers ayant une exposition plus prononcée en dehors de l’axe El Jadida-Casablanca-Kénitra, notent les analystes.
Un optimisme qui profite à tout le secteur
Alliances emboîte le pas à Addoha. Dans le classement des meilleures performances depuis le 1er janvier, Alliances arrive juste derrière Addoha. Malgré un léger coup de mou la semaine dernière et une prise de bénéfices de la part des investisseurs, le titre continue d'afficher une performance annuelle de plus de 14%. Pour sa part, Résidences Dar Saada affiche une performance annuelle, toujours à la date du 19 janvier à mi-séance, de 12,5%.
Adil Hlimi