Bourse & Finances

Tous les articles

Habitat et urbanisme : pourquoi il faut soutenir les villes périphériques des grandes agglomérations

Habitat et urbanisme : pourquoi il faut soutenir les villes périphériques des grandes agglomérations

Elles présentent des atouts indéniables pour absorber la pression démographique et économique des métropoles. Elles ont besoin d’un renforcement de leurs infrastructures et leurs équipements de base.

 

Par C. Jaidani

Sous l’effet de la croissance économique et démographique, le Maroc connaît un essor urbanistique important. En général, toutes les villes ont connu une hausse de leur nombre d’habitants. De nouveaux centres urbains ont vu le jour et les grandes métropoles ne cessent d’étendre leurs périmètres pour répondre à une demande sans cesse croissante.

Avec la rareté du foncier, le prix du mètre carré a flambé. Malgré les facilités accordées par les organismes de financement et des taux d’intérêt inscrits depuis quelques années dans un trend baissier, de nombreux citoyens ne peuvent plus acheter un logement dans leur ville natale. Ils sont obligés de louer ou d’acheter dans les villes périphériques où les prix sont plus abordables.

A Casablanca par exemple, des villes comme Dar Bouazza, Bouskoura, Tit Mellil ou Had Soualem intéressent de plus en plus tant les promoteurs que les acquéreurs. Conscient de cet enjeu, le gouvernement a essayé la formule des villes satellites comme Tamesna près de Rabat, Tamansourt aux environs de Marrakech ou Lakhyayta près de Casablanca. Mais cette expérience a connu un échec, car en dépit de différentes opérations pour les relancer, elles n’ont pas séduit. Du coup, ces cités accusent un déficit flagrant en matière d’équipements de base, de services publics et sociaux et semblent moins loties sur le plan culturel ou en termes de sites de distractions ou de loisirs.

«Au lieu de soutenir les villes périphériques qui existent déjà et qui ont une vocation et un historique, le gouvernement a choisi de lancer des villes nouvelles. L’idée était d’acheter des terres agricoles à un prix très réduit, les doter de documents d’urbanisme, les aménager et les développer. Au final, le prix au mètre carré est nettement inférieur à celui des autres villes. Cela permettrait de remédier drastiquement à la problématique de la rareté du foncier et réduirait la pression sur les grandes agglomérations. Ces villes sont censées avoir une nouvelle architecture et un aménagement urbain de dernière génération», explique Mohamed Alaoui, expert en immobilier. Et d’ajouter que «ce choix s’est avéré une erreur stratégique. Ces projets ont englouti des sommes colossales sans pour autant aboutir aux objectifs escomptés. Comme les villes périphériques présentaient des atouts indéniables, il suffisait de renforcer leurs équipements de base pour les dynamiser. Nous avons perdu deux décennies et beaucoup d’argent».

Et Alaoui de poursuivre que «ces villes périphériques doivent leur succès à leur vocation, comme c’est le cas de Bouskoura et Tit Mellil qui disposent chacune de zones industrielles des plus dynamiques du Royaume. Quant à Dar Bouazza et Harhoura, de par leur situation sur la façade atlantique, elles proposent des atouts indéniables en matière de tourisme ou de loisirs».

Victimes de leur succès, les cités périphériques se trouvent confrontées à différentes problématiques qui deviennent, avec le temps, contraignantes pour les habitants et les autorités comme l’encombrement des voies de communication avec les autres villes. «La plupart des villes périphériques sont à la base de petites cités qui se sont développées autour d’un souk hebdomadaire, une station balnéaire ou une zone d’activités. Pour la plupart, elles sont des communes rurales qui disposaient de documents d’urbanisme limités pour un nombre d’habitants ne dépassant pas les 40.000. Mais face à un exode important sur une période courte, leur capacité d’accueil s'est trouvée perturbée. Il est important de renforcer leurs infrastructures afin d’accueillir les nouveaux arrivants», conclut Alaoui. 

 

 

 

Articles qui pourraient vous intéresser

Vendredi 14 Mars 2025

OMPIC : lancement de la plateforme électronique généralisée, plus de 12 000 entreprises créées à ce jour

Vendredi 14 Mars 2025

Réforme fiscale : l’informel en ligne de mire

Vendredi 14 Mars 2025

Tourisme : le Maroc trace sa trajectoire à l’horizon 2030

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux