Entre 2025 et 2027, les EEP devraient enregistrer une progression marquée, avec un chiffre d’affaires moyen avoisinant les 295 Mds de DH. Ils devraient verser 19 milliards de dirhams de dividendes en 2025 au budget général.
Par Y. Seddik
L'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE), depuis son entrée en fonction en 2021, s’impose comme un pilier dans la gestion des entreprises publiques du Maroc. Chargée d'optimiser les participations de l'État, l'agence vise à maximiser la rentabilité des actifs publics tout en soutenant les grands projets nationaux. Aujourd'hui, alors que l’année 2023 a montré des résultats contrastés, l'horizon 2027 se dessine avec des perspectives plus positives et une gestion résolument tournée vers la modernisation. 2023 n’a pas été une année faste pour les établissements et entreprises publics (EEP) sous la houlette de l'ANGSPE.
Avec un chiffre d’affaires cumulé de 223,6 milliards de dirhams, ces entités ont tenu le cap malgré un contexte parfois difficile. L’énergie, les infrastructures et le transport ont dominé, représentant plus de 80% de cette performance, selon le rapport sur les établissements et entreprises publics accompagnant le PLF 2025. Mais voilà, les charges d’exploitation, qui s’élèvent à 164,7 Mds de DH (en hausse de 30%), ont mis à mal les résultats nets. Un déficit de 16,5 Mds DH a été enregistré, posant un défi pour les années à venir : comment maîtriser les coûts sans pour autant sacrifier les investissements ?
Par ailleurs, les projections pour cette année 2024 sont plus optimistes. Le chiffre d'affaires attendu est de 239,9 Mds de DH, une progression qui s’accompagne de nouveaux défis : poursuivre les investissements tout en serrant la vis sur les dépenses. Mais c'est surtout à partir de 2025 que l'ANGSPE espère donner une nouvelle impulsion. Les chiffres le prouvent : entre 2025 et 2027, les EEP devraient enregistrer une progression marquée, avec un chiffre d’affaires moyen avoisinant les 294,9 Mds de DH.
En 2027, les actifs des entreprises publiques devraient atteindre un montant de 1.643,3 Mds de DH, signe d’un effort soutenu d’investissement dans des secteurs clés comme les infrastructures et l’énergie. Une trajectoire qui, en plus de moderniser le tissu économique du pays, s’inscrit dans les grandes ambitions du Maroc pour une croissance durable.
Maîtrise des coûts et rentabilité en hausse
Néanmoins, ces investissements massifs ne se feront pas sans une vigilance accrue sur les coûts. Les charges d’exploitation devraient atteindre 203 Mds de DH en 2027. Mais l'ANGSPE compte bien rectifier le tir, en mettant en place des mesures d'efficacité qui devraient, selon les prévisions, conduire à une nette amélioration des résultats nets. De 17,9 Mds de DH en 2025, ces derniers devraient grimper à 45,5 Mds de DH en 2027. La valeur ajoutée, quant à elle, devrait atteindre 148,1 Mds de DH d’ici 2027, avec une moyenne annuelle de 133,1 Mds de DH.
Cette progression est soutenue par une gestion plus rigoureuse des charges de personnel, stabilisées à 35,3 Mds de DH en moyenne annuelle. Avec des projections aussi prometteuses, l’ANGSPE se positionne clairement comme un acteur central dans la stratégie économique nationale. En tant qu’organe de pilotage des EEP, elle accompagne la transformation des entreprises publiques pour qu'elles répondent aux besoins du pays, tout en étant L compétitives à l’international.