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Entretien : «Nous souhaitons nous positionner dès maintenant sur une place financière d'avenir»

Entretien : «Nous souhaitons nous positionner dès maintenant sur une place financière d'avenir»

aziz zejli

Day By Day, cabinet de recherche basé à Paris, spécialiste de l'analyse technique, des cycles économiques et de la psychologie des investisseurs, a ouvert une antenne au Maroc en 2013. Il fera aussi partie de cette aventure gadirie. Entretien avec Aziz Zejli, Directeur de Day By Day Mena.

 

Finances News Hebdo : Cela fait mainte­nant 2 ans que vous êtes au Maroc. Où en est votre développement ?

Aziz Zejli :  Effectivement, en 2013, à travers l’ouverture de notre filiale DayByDay MENA, nous souhaitions nous positionner en amont sur une place qui affiche l’ambition de devenir le nouveau hub financier en Afrique. Etant conscients que le marché actions n’était pas encore suffisamment mature, l’objectif, il y a deux ans, était de conseiller les professionnels de l’industrie sur la gestion de leur approvisionnement en matières premières, tout en leur proposant un suivi adapté de leur risque de change. Notre approche nous permettant d’être efficient sur l’ensemble des marchés, plus distinctement celui des matières premières, nous avons développé il y a quelques années un service destiné aux professionnels de l’industrie en Europe que nous souhaitions partager avec leurs homolo­gues marocains. Ainsi, nous travaillons aujourd’hui avec de grands noms de l’industrie marocaine et nous estimons que le potentiel de ce secteur est encore prometteur. Parallèlement, et en tant que cabinet indépendant, nous avons approché différentes sociétés de Bourse en leur proposant de diversifier leur flux de conseils en y intégrant une assistance à la gestion et un panel de recom­mandations sous différents formats. L’idée étant d’apporter notre savoir-faire sur le marché des particuliers en Europe en proposant des services, simples mais efficaces, destinés à une large clien­tèle privée pouvant être séduite par un rendement plus élevé, avec une gestion étroite du risque, sur le marché actions. L’indépendance de notre cabi­net étant un atout majeur dans un environnement où la fiabilité de l’information est primordiale. Les discussions sont toujours ouvertes sur ce volet.

F.N.H. : D'après votre expérience, quelle place les gérants de portefeuille donnent-ils à l’analyse technique dans leurs prises de décisions ?

A. Z. : Les gérants anglo-saxons utilisent l’analyse technique de manière soutenue depuis cinquante ans. En Europe, l’intégration de l’analyse technique dans les processus de gestion est plus récente (moins de vingt ans). Cette approche reste encore minoritaire dans la mesure où elle est en contra­diction avec la théorie financière néo-classique, notamment le postulat d’efficience des marchés que l’analyse technique ne reconnait pas. Le métier s’est néanmoins beaucoup professionnalisé et il continue de progresser dans les pratiques courantes de gestion. Certaines sociétés de ges­tion françaises réputées ont même au sein de leur équipe de gestion des analystes techniques interne.

F.N.H. : Pourquoi ce partenariat avec Krechendo Trading et l’Université d’Agadir ?

A. Z. : Lors de l’ouverture de notre bureau à Casablanca, il y a deux ans de cela, nous avions constaté l’importance de la formation pour renfor­cer l’engouement autour du trading. L’idée étant d’encadrer des investisseurs privés, des étudiants ou plus globalement tout Marocain qui s’intéresse à la Bourse et de leur apprendre à appréhender le marché méthodiquement. C’est en cela que l’ini­tiative de l’université d’Agadir est une première, puisque dans le cadre de ce partenariat avec Krechendo Trading, une structure professionnelle dont l’expertise n’est plus à prouver sera à dispo­sition des futurs traders. L’approche de Krechendo est de former les futurs traders «sur le terrain» en mettant à leur disposition des encadrants profes­sionnels, et c’est dans ce sens que la méthode de DayByDay MENA, complémentaire à celle de Krechendo, viendra compléter la formation sur le volet analyse technique et comportemental. L’objectif étant, bien évidemment, d’offrir les meil­leures conditions d’apprentissage aux passionnés du trading et de leur donner les «armes» pour être les investisseurs de demain.

F.N.H. : Quels sont vos prochains défis et projets au Maroc ?

A. Z. : Nos projets sur le marché actions sont liés au développement du marché en lui-même; nous vous indiquions en 2013 que la liquidité était un ingrédient de base de l’analyse technique. Sur une grande partie des valeurs cotées à la Bourse de Casablanca, cette liquidité n’est pas suffisante aujourd’hui. Nous allons donc rester attentistes pour le moment en attendant des signaux plus positifs, notamment auprès des professionnels de la place.

Symétriquement, le partenariat avec Universiapolis et Krechendo est une belle illustration de nos pro­jets qui seront orientés vers la formation. Préparer les futurs traders qui amèneront potentiellement cette diversité et liquidité qui manquent aujourd’hui au marché marocain. Dans ce sens, nous sollici­terons différents partenariats (universités, école de la Bourse, arcades de trading indépendantes…).

Nous continuerons parallèlement à accompagner les industriels marocains dans leur stratégie d’ap­provisionnement, puisque nous estimons qu’il y a encore un potentiel important sur ce secteur.

A. Hlimi

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