Mahmoud Oudrhiri, Directeur général délégué Support et Gestion au sein de Saham Assurance, a accepté de répondre à nos questions : assurance Vie, assurance automobile et, plus généralement, assurance non Vie…, le DG délégué du Groupe passe en revue les forces de la compagnie.
Finances News Hebdo : L'offensive de la compagnie dans la branche Vie semble porter ses fruits avec 774 MDH de primes en 2016. Que représente ce marché pour vous ?
Mahmoud Oudrhiri : Effectivement, le partenariat avec Crédit du Maroc et CFG Bank a permis de donner à Saham Assurance une impulsion nouvelle sur la branche Vie. Nos performances sont d’ores et déjà très prometteuses.
Ainsi, avec Crédit du Maroc, notre PDM sur la bancassurance a atteint les 8,75%. Notre ambition est d’aller encore plus loin pour atteindre le milliard de dirhams de primes dans les prochaines années.
F.N.H. : Ce marché comporte-t-il des risques ?
M. O. : Il est à noter que ce marché se porte très bien et présente de vraies opportunités de placement et d’épargne pour les assurés, avec des rendements supérieurs à d’autres alternatives.
Côté assureurs, l’exercice est un peu plus complexe dans un contexte de resserrement de la courbe des taux. Une gestion proactive, saine et rigoureuse est absolument nécessaire pour bien maîtriser son risque.
F.N.H. : Le Takaful est l'un des dossiers chauds de la rentrée, aussi bien d'un point de vue marché que du côté du régulateur. Pourtant, chez Saham Assurance, vous vous montrez discrets en termes de communication sur cette nouvelle branche. Avez-vous des ambitions ?
M. O. : Le Takaful est en effet un sujet d'actualité. La circulaire d'application publiée par l'ACAPS fait en ce moment l'objet de discussions entre la Fédération et le régulateur. Il s'agit de préciser les modalités opérationnelles d'implémentation, notamment sur les volets actuariels, financiers et fiscaux. Pour notre part, nous participons activement à cette phase très importante de préparation des textes et annoncerons notre position à la fin de ces travaux.
F.N.H. : Votre cheval de bataille, l'assurance automobile, et plus généralement la branche non Vie, a connu une relative accalmie en 2016. Comment se présentent les premiers mois de l'année 2017 ? Faut-il s'inquiéter pour la croissance de cette branche ?
M. O. : Il convient de rappeler que Saham Assurance est le leader du marché de la non Vie avec des parts de marché supérieures à 20% sur l’automobile, et à 24% sur la santé. Notre croissance sur ces 2 branches en 2016 a été en phase avec le marché en ce qui concerne l’automobile, et supérieure à 20% pour la santé. On peut citer également les croissances de l’Incendie à 6,4%, des risques divers à 6,5% et du transport (hors RAM) à plus de 16% !
En réalité, les seules primes en retrait sont essentiellement dues aux baisses des prix à l’international, comme le marché de l’aviation.
In fine, la quasi-totalité des branches non Vie se sont donc bien comportées en 2016 pour nous permettre d’atteindre une croissance en non Vie supérieure à 6%.
Sur la branche automobile, l’année 2016 a même permis à Saham Assurance de dépasser le cap des 2 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, avec un taux de croissance moyen sur les 5 dernières années de l’ordre de 8%, surperformant la croissance du marché sur la même période. Il n'y a donc aucun motif d'inquiétude à avoir sur la non Vie en général et sur l’automobile en particulier, et ce d'autant plus que nous assistons à une importante progression des ventes de véhicules neufs, avec une croissance à 2 chiffres en 2016 et une tendance similaire en 2017.
Par ailleurs, la non Vie ne se restreint pas à l’automobile, et il existe encore aujourd’hui un potentiel de développement très important sur la multirisque habitation par exemple, dont la pénétration reste faible.
Propos recueillis par A. Hlimi