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Entretien : «L’AMA doit se conformer en permanence aux standards internationaux de l'AAI»

Entretien : «L’AMA doit se conformer en permanence aux standards internationaux de l'AAI»

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Depuis son intégration à l’Association internationale des actuaires (AAI), en 2008, en tant que membre titulaire, l’Association marocaine des actuaires est présente dans différents comités de l’AAI. Aussi, l’ASF peut-elle répondre aux différents objectifs exprimés par l’AMA. Des actions, qui s’avèrent très prometteuses, pour le développement au Maroc d’une profession qui permet de juguler toutes sortes de risques financiers. Détails avec Renata De Leers, Directeur exécutif d'Actuaires sans frontières. 

Finances News Hebdo : Quel est le rôle de l'ASF qui est une section de l'Association internationale des actuaires ? Et comment cette affiliation se traduit-elle sur les pays membres, dont le Maroc ? 

Renata Dellers : Je tiens tout d’abord à rappeler brièvement l’historique de l’AAI et celui de l’ASF. L’AAI a été fondée en 1895 à Bruxelles (Belgique), lors du premier Congrès international des actuaires comme une association d’actuaires, individuels. Elle a été refondue et dotée d’une nouvelle constitution en 1998, et est depuis le réceptacle d’un regroupement international des associations professionnelles d’actuaires. Son secrétariat est depuis situé à Ottawa (Canada). Aujourd’hui, l'AAI comprend 67 membres titulaires, 29 membres associés, 5 membres institutionnels (OECD, AICA, AISS, BIT, IOPS) et 1 membre observateur (AsDB), dans 85 pays ou régions. 

L’AAI comporte plusieurs comités et sections spécialisés selon les intérêts individuels des actuaires. 

Elle a pour but de promouvoir le développement d’une profession reconnue mondialement comme possédant les compétences techniques et la fiabilité nécessaire pour bien servir l’intérêt public. 

L’ASF est une section de l’Association actuarielle internationale, qui a comme mission de servir l’intérêt public dans le monde entier, et s’intéresse aux pays manquant de ressources actuarielles nécessaires pour fonder des marchés productifs, stables et durables pour l’assurance et d’autres instruments d’atténuation de risques. Nous sommes disponibles et avons les compétences pour assister l’AAI dans un de ses objectifs- clés : le développement, l’organisation et la promotion de la profession actuarielle dans les pays où la profession actuarielle est émergente. 

L’ASF peut assister l’Association marocaine des actuaires à implémenter la formation professionnelle continue et à préparer le nouveau syllabus d’éducation de l’Association actuarielle internationale. Les experts internationaux de l’ASF peuvent aussi intervenir sur des sujets pointus, à la demande de l’AMA. 

F.N.H. : Quels sont les dispositifs mis en place par l’AAI pour permettre à ses membres de s’adapter aux évolutions de la profession actuarielle ? 

R. D. : L’AAI recommande la mise en place d’un dispositif de formation professionnelle continue, afin d’accompagner les nouveaux développements dans le secteur financier (assurances, banques et marchés de capitaux) et dans la sécurité sociale tout en relevant les défis. 

F.N.H. : Quelle perception avez-vous de l’AMA au niveau de l’AAI ? Et quelles sont les étapes franchies par l’association marocaine, depuis qu’elle est devenue un membre associé en 2003 ? 

R. D. : Il est très encourageant pour le secteur financier marocain que l’AMA ait intégré l’AAI en tant que membre associé en 2003, et ait atteint le statut de titulaire en 2008. Cependant, il est souhaitable que l’AMA puisse bénéficier du soutien de l’AAI et des acteurs du marché marocain (les régulateurs, le secteur des assurances et le secteur bancaire), afin de consolider et d’améliorer la profession actuarielle au Maroc en vue de servir l’intérêt public. Ainsi, l’AMA doit se conformer en permanence aux standards internationaux de l’AAI, qui évoluent continuellement d’une manière assez accélérée. 

F.N.H. : La conjoncture économique s’est caractérisée par l'apparition de nouveaux risques et, partant, de nouveaux dispositifs, en l’occurrence Solvency II ayant pour objectif de réexaminer les règles prudentielles applicables aux assurances ou aux retraites. Quelles sont, à ce titre, vos recommandations pour l’AMA ? 

R. D. : Concernant cette question, je tiens d’abord à préciser qu’un effort important dans le développement de compétences actuarielles à tout niveau doit être fourni avant d’aller vers une implémentation totale de Solvency II. Aussi, l’AMA devra-t-elle contribuer à la mise en oeuvre de ce chantier considérable et formuler avec les différents acteurs un plan stratégique pour le développement d’expertises actuarielles adaptées. 

F.N.H. : Au cours des dernières années, le développement en Afrique occupe une place stratégique dans la politique économique du Maroc. Dans ce même sillage, quelles sont les pistes à investir pour que l’AMA puisse rayonner en Afrique, rappelant que le Maroc a choisi de relever le défi, en cherchant à s’imposer comme hub financier ? 

R. D. : L’AMA pourrait se rapprocher des deux autres associations membres titulaires de l’AAI (TASK = The actuarial society of Kenya et ASSA = Actuarial society of South Africa) afin de booster et développer en partenariat la profession actuarielle sur le continent africain. 

F.N.H. : Comment évaluez-vous la participation de l’AMA sur le plan international, comparativement aux autres associations membres ? 

R. D. : L’AMA est présente dans différents comités de l’AAI depuis qu’elle a été intégrée comme membre titulaire. Nous espérons que dans les années à venir, l’AMA sera plus représentée dans d’autres comités de l’AAI, encore plus nombreux, afin d’y apporter une vision africaine. 

Propos recueillis par S. Es-siari

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