Bourse & Finances

Tous les articles

Enquête de conjoncture de BAM : 2/3 des entreprises jugent «normal» l’accès au crédit

Enquête de conjoncture de BAM : 2/3 des entreprises jugent «normal» l’accès au crédit

bam

Véritable baromètre du moral des entreprises, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par Bank Al-Maghrib révèle plusieurs enseignements : les entreprises ne rencontrent pas de difficultés particulières pour avoir accès au financement bancaire, mais dans le même temps, leur trésorerie se détériore. Par ailleurs, le climat des affaires est jugé défavorable. 

Bank Al-Maghrib vient de communiquer les résultats trimestriels de l’enquête mensuelle de conjoncture, véritable baromètre du moral des entreprises. Cette enquête, qui sonde les industriels et les difficultés qu’ils rencontrent, montre que pour le troisième trimestre 2015, l’accès au financement bancaire a été jugé «normal» par 70% des entreprises, et «difficile» selon 27% d’entre elles. Par branche, la proportion la plus élevée des entreprises déclarant un accès «normal» a été enregistrée au niveau de l’agroalimentaire. Cette amélioration de l’accès au financement s’est accompagnée d’une baisse du coût du crédit dans les secteurs de l’agroalimentaire et de la mécanique et métallurgie. En revanche, l’enquête note une hausse du coût du crédit dans les industries chimiques et parachimiques ainsi que les industries électriques et électroniques, alors que les activités textile et cuir auraient connu au 3ème trimestre une stagnation du coût du crédit. Globalement, le coût du crédit est en stagnation selon 77% des industriels et en hausse selon 14% d’entre eux. 

La trésorerie se détériore…

Autre enseignement de l’enquête, la situation de la trésorerie a été jugée «difficile» par l’ensemble des entreprises, en dépit de l’accès au financement. Selon la Banque centrale, cette situation difficile s’explique principalement par «la réduction des délais accordés par les fournisseurs et par la baisse des ventes». Seules les industries agroalimentaires arrivent à tirer leur épingle du jeu en termes de hausse des ventes, mais elles restent impactées négativement par la réduction des délais fournisseurs. 

Hausse des dépenses d’investissement

Lors du troisième trimestre 2015, et en comparaison avec le trimestre précédent, les dépenses d’investissement auraient augmenté dans l’ensemble des branches, à l’exception des activités textile et cuir, rapporte la Banque centrale dans son enquête. En effet, les dépenses d’investissement dans cette branche auraient été en baisse en relation avec celle qu’aurait connue l’industrie de l'habillement et des fourrures. Pour le prochain trimestre, l’enquête de conjoncture souligne que «les dépenses d’investissement devraient continuer à augmenter, sauf pour les industries du textile et cuir où les entreprises s’attendent à une stagnation.

Climat des affaires en berne

«Défavorable» : c’est ainsi que les industriels qualifient le climat des affaires lors du trimestre écoulé. Malgré les efforts des autorités pour améliorer le doing business au Maroc, les opérateurs ne semblent pas en percevoir les effets. Ainsi, l’ensemble des principales sous-branches, à l’exception de celles opérant dans l’industrie automobile, a une perception négative du climat national des affaires. Dans les détails, les chiffres sont éloquents : seulement 2% des entreprises sondées jugent le climat des affaires favorable. 

Dans ces conditions, difficile d’envisager l’avenir avec sérénité. Preuve en est, la Banque centrale rapporte que «les entreprises sont moins optimistes que le trimestre précédent concernant l’évolution des effectifs au cours des trois prochains mois». En effet, les industriels anticipent une baisse des effectifs employés au cours du dernier trimestre de 2015. 

Amine Elkadiri

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux