Les plans d’austérité drastiques largement décriés.
Faillite évoquée pour la Grèce.
Les indices boursiers malmenés dans des marchés financiers très nerveux.
Les agences de notation, certes décriées, font trembler les Etats.
L’actualité financière internationale reste outrageusement dominée par la situation inquiétante de la dette publique de certains Etats. De l’Europe à l’Asie, en passant par l’Amérique, plusieurs pays semblent aujourd’hui fragilisés par leurs finances publiques en berne. D’ailleurs, le rapport de la Commission européenne sur les finances publiques publié lundi dernier, tire la sonnette d’alarme : «La dette publique en zone euro devrait atteindre un pic en 2012 et s'établir à 88,7% du PIB». Cela, au moment où la dette américaine culmine à 14.700 milliards de dollars.
Actuellement, les craintes d’une récession sont de plus en plus présentes, dans ce qui semble être un énième rebondissement de la crise financière qui a débuté en 2007. Période durant laquelle les Etats, à coups de milliards d’euros, ont aggravé les déficits publics en tentant de sauver un système financier international défaillant, miné par une spéculation outrancière.
Que faut-il faire alors face à l’explosion de la dette souveraine ? La réponse semble toute trouvée : mettre en place des plans d’austérité drastiques. C’est ce qu’ont initié plusieurs Etats, quoique, pour maints observateurs, cela ne semble pas être la solution la plus appropriée. Même la France n’y échappe pas, avec notamment un plan d’austérité qui devrait lui permettre de réaliser 10 milliards d’économies. Pourtant, le cas de la Grèce, qui sera à court de liquidités dès le mois prochain, est bien révélateur : malgré des mesures d’austérité décriées par tout un peuple, le scénario d’une faillite est de plus en plus évoqué. D’ailleurs, dans son dernier rapport annuel, la CNUCED dénonce avec vigueur ces mesures d’austérité qui «conduisent l’économie mondiale au désastre».
Marchés financiers nerveux
Jusqu’à présent, ces plans n’ont pas réussi à apaiser la nervosité des marchés financiers qui restent très volatils et sensibles aux annonces des politiques. Et cette phase d’instabilité tend à renforcer encore plus certaines pratiques boursières, comme notamment les ventes à découvert, une technique particulièrement prisée par les puissants fonds d’investissement.
En cela, sur les marchés boursiers, la dégringolade continue tant à Wall Street que sur les places asiatiques et européennes. A Paris, le CAC 40 a cédé à la clôture de la séance du lundi dernier 4,03% à 2.854,81 points, au moment où le Footsie 100 de Londres cédait 1,63% et le Dax de Francfort 2,27%. Et ce sont les valeurs bancaires françaises qui ont le plus pâti de cette chute des marchés, notamment BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. Sous le coup d’une dégradation de leur note par l’agence américaine de notation Moody’s, eu égard à leurs expositions à la Grèce, ces trois titres continuent de dévisser, perdant depuis le début de l’année entre 30 et 60% de leur valeur.
Et, à l’évidence, les marchés financiers ne semblent pas prêts à retrouver un semblant de stabilité, en l’absence notamment de signaux forts des gouvernements. Ce que les ministres et banquiers centraux du G7 n’ont pas réussi à faire lors de leur réunion tenue vendredi. Tout juste ont-ils annoncé leur désir d’unir leurs forces pour répondre de manière forte aux défis posés par le ralentissement de la croissance, les déficits publics et les dettes souveraines. Comment ? Ils ne le disent pas. En tout cas, si pour l’Europe la priorité est de réduire les déficits, aux Etats-Unis, l’heure est à la relance. C’est dans ce cadre que s’inscrit le plan de 447 milliards de dollars pour l’emploi dévoilé par Barack Obama et auquel ont souscrit pratiquement tous les économistes.
D. W.