La mise en place de la société d’aménagement de la Cité Mohammed VI Tanger Tech est un pas de plus franchi vers la réalisation de ce projet titanesque que la presse suit de près, vu sa singularité. Aux médias justement, le PDG de BMCE Bank of Africa a tenu à rappeler qu’au-delà de tous les moyens que ce projet de longue haleine mobilisera, il aura surtout besoin de la confiance et du soutien de tous.
La Cité Mohammed VI Tanger Tech suscite aujourd’hui la curiosité de tous, comme le fut en 2002 le lancement du projet Tanger Med, un complexe portuaire de dernière génération avec zones franches, industrielles… Disons-le, à cette époque aussi, on peinait à croire que le Maroc avait les reins aussi solides pour se lancer dans un tel projet. Manque de confiance ou d’ambition, il aura fallu attendre de voir le port à l’œuvre pour le croire.
Aujourd’hui encore, un projet inédit, c’est le moins qu’on puisse dire de la Cité Mohammed VI Tanger Tech qui inscrit le Royaume dans une nouvelle phase d’industrialisation avec l’édification d’une cité industrielle comme celles ayant participé à l’essor de la Chine, est sous les projecteurs.
Quatre mois après la présentation du projet au Roi Mohammed VI, le 20 mars dernier, et la signature du protocole d’accord y afférent, Othman Benjelloun, le président Directeur général du Groupe BMCE Bank of Africa (BMCE BOA), a tenu à dévoiler à la presse l’état d’avancement du projet.
La cérémonie tenue au siège du groupe en présence du ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, du président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas Omari, et d’une importante délégation chinoise, a été l’occasion pour Othman Benjelloun de rappeler l’essentiel à retenir de ce projet en devenir.
Justement, l’un des éléments qui fait sa singularité, est non seulement sa taille, mais aussi la nouvelle forme de partenariat auquel il a donné naissance, à savoir ministère-région-groupe privé. A cet effet, le président de BMCE BOA a insisté sur le fait que lorsqu'il s'agit de projet d'une telle envergure et face à l'intérêt majeur du pays, il n'y a plus de frontières entre entités publiques et privées, entre entités nationales et locales. «Il y a un team Maroc prêt à triompher», annonce-t-il en référence au tour de table qui porte ce projet que O. Benjelloun qualifie de «œuvre du Maroc».
Il a été d’ailleurs rappelé par les différents intervenants la mobilisation de l’Etat, du gouvernement, de la région et du secteur privé pour faire aboutir cette œuvre qui sera réalisée par le partenaire chinois, Haite, qui cumule une expérience d’une vingtaine d’années en la matière.
Othman Benjelloun a partagé avec l’assistance le souvenir d’un séjour de 29 jours qu’il a effectué en 1971 en Chine et dont il a gardé le souvenir d’un pays où il n’y avait presque pas d’industrialisation. 46 ans plus tard, le pays, devenu entre-temps une puissance économique mondiale, est au coude-à-coude avec les Etats-Unis d’Amérique, grâce justement à la politique industrielle basée sur la création de villes industrielles du même type que celle que le Maroc veut ériger à Tanger.
Dans ce sillage, Moulay Hafid Elalmy a rappelé le choix de démarrer ce projet par la réalisation de la zone industrielle sur 500 ha, car seule l’industrie est capable de créer des emplois, de la valeur et, par conséquent, assurer le succès de ce projet. La maquette de cette première phase a été d’ailleurs dévoilée lors de cette conférence.
Maquette de la phase 1 dévoilée à la presse
Ce rappel fait, Othman Benjelloun a réaffirmé l'engagement sans faille de son groupe qui travaille depuis plus de trois ans à la réalisation de cette œuvre en tant que catalyseur, «avec des partenaires que vous ne connaissez pas», allusion probablement faite à d’autres groupes marocains intéressés par le projet.
S'adressant à l'importante délégation d'entrepreneurs chinois, le président de BMCE BOA a tenu à préciser qu'au-delà des avantages fiscaux, fonciers, de la position géographique unique, des Accords de libre échange signés par le Maroc, sa réintégration à l'UA et sa prochaine entrée dans la CEDEAO..., le plus important est que c’est «un pays où se trouve alignées une même stratégie, une même ambition, une même vision, portées par leur Souverain, des opérateurs économiques et des acteurs gouvernementaux, des collectivités territoriales et des membres de la société civile».
«Il est important que vous soyez témoins de notre mobilisation, sans réserve, pour voir éclore ce projet», relève Benjelloun à l'attention des médias présents en force. C'est d'abord et avant tout une question de confiance... notamment dans le leadership royal, a-t-il fait savoir.
Actualité nationale oblige, Benjelloun a affirmé : «ce ne sont pas les péripéties conjoncturelles qui arriveront à brider durablement une dynamique imparable de progrès et d’industrialisation que connait le Maroc, dont ce projet est précisément emblématique. Les challenges et difficultés sont présents, mais ils ne doivent pas faire oublier l’essentiel : le Maroc a une vision, un projet de société, un projet économique et sociétal très clairement définis parce qu’incarnés par son Roi». ■
Imane Bouhrara