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Budget exploratoire : Un taux de croissance estimé à 4,8% pour 2011

Budget exploratoire : Un taux de croissance estimé à 4,8% pour 2011
L’ampleur des déficits extérieurs, ainsi que le poids des dettes souveraines risquent de limiter le dynamisme international.
L’évolution des activités non agricoles est estimée à 5% par le HCP dans le cadre du budget exploratoire.Comme chaque année, le HCP élabore le budget économique, dit exploratoire. Le but étant de réviser les prévisions?économiques pour l’année 2011 et d’établir les perspectives pour l’exercice 2012. Ledit budget tient compte des agrégats provisoires arrêtés par la comptabilité nationale pour l’année 2010, ainsi que les résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de conjoncture menés par les différents organismes publics.
Inutile de rappeler que les hypothèses retenues dans le cadre de la Loi de Finances 2011 ( production céréalière, dépenses publiques, baril de pétrole…) ont changé quelque peu au gré des circonstances aussi bien nationales qu’internationales. L’estimation de la croissance économique nationale de 2011 est désormais faite sur la base des réalisations préliminaires de la campagne agricole 2010/2011 et de l’augmentation des dépenses publiques, sous l’effet de la hausse des subventions des prix à la consommation par rapport à leur niveau initial retenu par la Loi de Finances 2011. Elle est faite par ailleurs sur la base de la hausse de la masse salariale dans le secteur public et le secteur privé, et ce conformément aux dispositions du dialogue social et de l’opération de recrutement des diplômés.
D’après le Haut Commissariat au Plan, les hypothèses retenues pour les prévisions de 2012 sont basées sur une production céréalière moyenne d’environ 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2011/2012 et sur la reconduction, durant la prochaine année, de la politique budgétaire de l’Etat en vigueur en 2011, notamment les dispositions en matière de fiscalité, des dépenses d’investissement et de fonctionnement et celles de soutien des prix à la consommation. On peut ainsi prétendre qu’elles prennent en considération les tendances de l’économie mondiale observées durant le premier semestre 2011, ainsi que les perspectives de son évolution à l’horizon 2012.
Sur le plan international, les nouvelles perspectives des institutions internationales, publiées au mois de mai, dégagent une croissance économique mondiale d’environ 4,5% en 2011 et 2012 au lieu de 5% enregistrés en 2010 et une baisse de 0,6% en 2009. Toutefois, et malgré ce dynamisme au niveau global, les économies avancées continueraient d’afficher des rythmes de croissance assez lents, soit 2,4% en 2011 et 2,6% en 2012. Concernant les pays émergents et en développement, ils resteraient marqués par une croissance économique élevée de 6,5% par an en 2011 et 2012, et par la présence de tendance de surchauffe des prix.
Le cours international du pétrole brut s’est, en effet, accru progressivement durant le premier trimestre 2011, pour atteindre 120 $/baril durant les mois d’avril et mai. Il a connu par la suite une baisse s’établissant légèrement au-dessus de 100 dollars. Globalement, pour l’année 2011 le cours moyen devrait s’établir à près de 108 $/baril, au lieu de 79 $ en 2010, et devrait se maintenir aux environs de ce niveau durant l’année 2012. Le renchérissement des cours du pétrole devrait par ailleurs subir les effets de la persistance de la dépréciation du Dollar américain suite à la politique d’assouplissement monétaire des Etats-Unis d’Amérique. La parité euro-dollar se maintiendrait aux environs de 1,4 en 2011 et 2012, au lieu de 1,3 en 2010.
Les prévisions augurent par ailleurs que les cours des matières premières non énergétiques devraient enregistrer une nouvelle hausse de 25,1% en 2011 après celle de 26,3% en 2010, avant de baisser de 4,3% en 2012. Dans un contexte pareil, les prix à la consommation dans les pays émergents et en développement ayant déjà connu une tendance haussière favorisée par la consolidation de la demande interne et les entrées massives des IDE, s’accroîtraient de 6,5% en 2011 et de 5,4% en 2012. Toutes les prévisions tablent sur les dysfonctionnements qui caractérisent les marchés des matières premières et celui de l’emploi, ainsi que l’ampleur des déficits extérieurs et les niveaux excessifs des dettes souveraines pourraient limiter le dynamisme de l’économie mondiale.

L’effet levier de la demande interne
Pour ce qui est de l’économie nationale, la croissance économique estimée à 4,8% en 2011, serait en légère hausse par rapport aux 4,6% annonces dans le budget économique prévisionnel publié au mois de janvier de cette année. Elle serait également en hausse de 1,1 point par rapport à 2010 où la croissance économique était de 3,7%. D’après les analystes du HCP, cette évolution aurait bénéficié de la relance de certaines activités économiques, d’une part, et des mesures prises par les pouvoirs publics en réponse aux évolutions contraignantes de l’environnement international, d’autre part.
Le PIB non agricole s’accroîtrait de 5% en 2011 au lieu de 4,7% en 2010. Les activités du secteur secondaire, marquées par la poursuite du dynamisme du secteur minier et de la relance du secteur du BTP, ainsi que de certaines branches des industries de transformation, dégageraient une valeur ajoutée en progression de 4,6%.
L’économie nationale devrait continuer à être soutenue par la demande intérieure, contribuant pour 2,7 points à la croissance du PIB en 2011. Elle devrait également bénéficier, pour la deuxième année consécutive, de la relance des exportations. Toutefois, les prix à l’importation connaîtraient une hausse plus accentuée que celle des prix à l’exportation.
Il est à noter que la croissance économique de 2012 est établie sur la base de l’hypothèse de reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2011, d’une production céréalière d’environ 70 millions de quintaux durant la saison 2011-2012, ainsi que des perspectives d’évolution des principales variables de l’environnement international, notamment la demande mondiale adressée au Maroc. Celle-ci serait consolidée en 2012 et devrait s’accroître de 7,6% au lieu de 6,2% en 2011.
S. E.

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