BMCE Capital Global Research (BKGR) livre des prévisions optimistes pour les sociétés de son «Scope 40».
Par A. Hlimi
L'exercice 2025 devrait marquer un tournant pour les sociétés cotées, avec un résultat net part du groupe (RNPG) agrégé attendu à 40,5 milliards de dirhams, en hausse de 29,4% sur un an, selon BKGR. Cette envolée repose sur plusieurs catalyseurs, notamment Maroc Telecom (IAM), avec la non-récurrence des charges exceptionnelles liées au litige avec inwi et la restitution attendue de 1,34 Md de DH (net) en 2025, expliquant plus de la moitié (53%) de l’amélioration globale.
La bonne dynamique du produit net bancaire et la poursuite de la baisse du coût du risque, avec une gestion rigoureuse des charges, apportent 16,8% de la croissance attendue de la masse bénéficiaire grâce aux banques.
Enfin, le rebond de la construction et le regain de la demande en ciment contribueront pour environ 8% en provenance du BTP. À l’inverse, le secteur gazier (TotalEnergies Marketing Maroc) devrait jouer les trouble-fêtes, pénalisé par le recul projeté des marges sur hydrocarbures.
Une générosité retrouvée
La flambée des bénéfices devrait mécaniquement se traduire par une hausse de +25,7% de la masse des dividendes, à 25,1 Mds de DH. Maroc Telecom, premier pourvoyeur de trésorerie pour les actionnaires, tirerait ce renforcement grâce au retour de son dividende par action vers des niveaux normatifs. Malgré l’augmentation sensible de la capitalisation boursière, le rendement (dividend yield) moyen du Scope 40 remonterait à 3,0% (contre 2,9% en 2024).
Le chiffre d’affaires consolidé est attendu à 298,8 Mds de DH en 2025 (+8,6%), alors que le résultat d’exploitation grimperait de +16,3% à 84,2 Mds de DH. Dans ce contexte, BKGR anticipe une détente du PER à 20,8 x (vs 23,6 x estimé en 2024), confirmant que la revalorisation des cours reste adossée à des fondamentaux solides.
Le bureau de recherche prévoit même un PER de 19,4 x en 2026, signe d’un potentiel de progression boursière «non encore épuisé». D’ailleurs, pour 2026, BKGR table sur une croissance plus mesurée avec un RNPG global à 43,3 Mds de DH (+6,9%) et des dividendes à 25,9 Mds de DH (+3,5%). Les moteurs resteront les mêmes : solidité du secteur bancaire, regain des activités industrielles et normalisation des télécoms.