Le management de BMCI présentait récemment ses réalisations 2015 à la presse. La banque s'active sur tous les fronts, dans tous les métiers et tous les segments wde marché pour améliorer sa profitabilité, et cela semble marcher. La baisse du coût du risque, tout en affichant un taux de couverture de 71%, a permis de relancer les bénéfices qui s'inscrivent en progression de 37,4%. Seule l'activité de marché constitue une tâche noire dans ce tableau vert. Quant à la baisse des crédits par caisse consolidés, qui a suscité des interrogations chez les opérateurs, l'explication du management semble logique. Tour d'horizon.
Le Groupe BMCI a enregistré en 2015 un PNB de 3,2 Mds de dirhams, en baisse de 2,3%. La marge d'intérêts affiche ainsi une baisse de 0,3% à 2,55 Mds de dirhams, la marge sur commissions enregistre une hausse de 6% à 467 MD (ce qui compense la baisse de la marge d'intérêts), mais l'activité de marché, comme pour toute l'industrie quasiment, affiche une baisse marquée de près de 30% après une année 2014 record pour les banques. Tout cela a été réalisé grâce à un réseau de 375 agences, avec 7 ouvertures et 3 fermetures en 2015. Au final, l'activité commerciale s'inscrit en baisse, mais change de profil avec plus d'engagement Corporate. Les engagements par signature sont en hausse de 12,1%, avec des crédits à l'équipement en augmentation de 3,4%, le leasing qui dégage des encours en hausse de 10,8% et le Trade finance rapporte 12,1% d'encours de plus. A côté, les engagements par caisse s'inscrivent en baisse de 5% et le management l'explique par la baisse des prix, en particulier des importations. «Nos clients ont utilisé leurs lignes de financement habituelles, mais à cause de la diminution des prix des matières premières, le montant de leurs importations a baissé», explique Laurent Dupuch, président du Directoire.
Malgré la baisse du PNB, le résultat d'exploitation affiche une hausse de 14% grâce à la baisse du coût du risque. Ce dernier s'établit à 841 MDH, contre 982 MDH en 2014. Dans le détail, la banque a poursuivi son effort habituel de provisionnement, mais a enregistré 5 fois plus de reprises que l'an dernier. Il faut dire que la filiale de BNP Paribas sort d'une grande période de nettoyage de son bilan. Au final, le RNPG affiche un solde de 501 MDH, en hausse de 37,4% par rapport à 2014.
Hors-bilan, finance participative et risque Samir
L'activité hors-bilan a nettement augmenté en 2015, avec une hausse de 90% des engagements par signature et de 26,3% des crédits documentaires. Ces engagements passeront dans le bilan de la banque lorsqu'ils seront activés, avec un impact positif sur le PNB. A côté, la banque explique vouloir démarrer son activité de finance participative avec une fenêtre et non une filiale à part entière. Ce serait une première étape pour cerner le marché. Une structure «évolutive qui a été recommandée par la maison-mère». Selon le management, malgré sa forme en Business Unit, cette fenêtre participative fonctionnera comme une vraie banque, avec un personnel qui est en cours de formation. Rappelons que BNP Paribas dispose d'une grande expérience dans les pays du Golfe à travers sa structure Nejma qui opère dans plusieurs pays de la région, et ce, sous plusieurs formes selon les spécificités des marchés.
Enfin, concernant les dossiers brûlants du moment, dont le risque Samir, la banque explique n'avoir aucune exposition, ni en actions, ni en obligations sur ce dossier.
Banque privée : Hausse de 11% des dépôts en 2015
BMCI a profité en 2015 du faible engouement pour les produits de taux sur le marché national pour proposer aux clients de sa banque privée de nouveaux supports de placement, avec des sous-jacents internationaux. Ainsi, des certificats de dépôt à taux révisables ont été développés sur plusieurs sous-jacents, comme l'or et les indices internationaux. Un effort de communication a été fait sur ces produits, ce qui a permis une hausse des dépôts de la clientèle privée de 11%. Quasiment toutes les banques proposent ce type de produits à leur clientèle. Mais l'intérêt d'un sous-jacent international est de dégager un rendement supérieur à la moyenne du marché qui se rapproche, dans le cas d'un sous-jacent local, des rendements monétaires. Bien entendu, le risque de taux devient plus élevé.
Adil Hlimi