C’est un management visiblement très satisfait qui a présenté, lundi dernier, les résultats du Groupe BMCE Bank of Africa au titre du premier semestre 2017. «Les performances sont en ligne avec nos objectifs, malgré un environnement économique national atone, et une situation en Afrique contrastée, perturbée notamment par l’évolution de la réglementation et l’instabilité qui caractérise certains pays du continent», précise d’emblée Brahim Benjelloun- Touimi, administrateur Directeur général exécutif du Groupe BMCE BoA, non sans souligner que les drivers de la croissance du nouveau plan stratégique de développement sont, entre autres, la poursuite de la croissance organique, le développement de la présence du groupe à l’international et le renforcement de la structuration du groupe.
Ainsi, la banque, dont la participation dans le Groupe BOA est passée de 75 à 72,85% suite à une augmentation de capital réservée à un actionnaire minoritaire intervenue au second semestre 2016, a maintenu une forte dynamique commerciale. Les comptes consolidés font ressortir des dépôts clientèle qui totalisent 195 Mds de DH, soit une progression de 3%, tandis que les comptes sociaux montrent un renforcement de l’assise commerciale de la banque au Maroc qui améliore ses parts de marché pour les crédits clientèle (15,38%, soit +80 pbs) et les dépôts (14,82%, soit + 30 pbs).
Le total bilan est en évolution de 4,5% pour s’établir à 320 Mds de DH.
Un RNPG en hausse de 3%
Le produit net bancaire consolidé du Groupe est, quant à lui, en quasi-stagnation par rapport à fin juin 2016, s’établissant à 6,7 Mds de DH (-0,2%). Cela s’explique, d’après le top management, par la forte régression du résultat des opérations de marché de 51%, qui résulte de la «performance exceptionnelle réalisée l’année dernière sur les rendements obligataires».
La marge d’intérêts, elle, augmente de 8%, tandis que la marge sur commissions s’apprécie de 5%.
A la lumière de la tendance globale observée sur le marché bancaire, le profil du risque du Groupe s’est aussi amélioré, à la faveur de la baisse du coût du risque, du repli de la sinistralité (8,3% en 2016 vs 7,7% en juin 2017) et du renforcement de la couverture des créances en souffrance par les provisions, avec un taux qui passe de 60 à 64% d’un semestre à l’autre. Le coût du risque consolidé enregistre une baisse de 40% et s’établit ainsi à 633 MDH. «C’est le plus bas niveau atteint depuis 2011», explique le top management, faisant savoir que le ratio de coût du risque se limite à 0,68% contre 1,26% en juin 2016.
Pour autant, «la baisse du coût risque n’est pas spécifique à BMCE Bank. Hormis une banque, toutes les autres de la place ont vu cet indicateur baisser durant ce semestre», ajoute-t-il.
Les charges d’exploitation ont enregistré une évolution contenue à 4% (contre un taux de croissance annuel moyen de plus de 8% entre 2012 et 2016), pour se chiffrer à 3,7 Mds de DH. Le résultat brut d’exploitation ressort ainsi à 2,97 Mds de DH, en retrait de 5,6%, pour un coefficient d’exploitation consolidé qui se dégrade de 2,5 points de pourcentage entre juin 2016 et juin 2017, pour s’établir à 55,6%.
Le résultat net part du groupe, qui a bénéficié de l’amélioration de l’activité Core Business et de la maîtrise des risques, enregistre un accroissement de 3% à 1,3 Md de DH.
Au niveau social, les comptes laissent apparaître un produit net bancaire en repli de 4,1% à 3,4 Mds de DH, tiré vers le bas par le repli du résultat des opérations de marché qui a bénéficié d’un contexte exceptionnel l’année dernière. Hors activités de marché, «le PNB réalisé par le réseau commercial est en hausse de 8,4%, représentant 80% du PNB global», souligne-t-on.
Par contre, la marge d’intérêts bancaire et les commissions enregistrent des évolutions de 12 et 10% respectivement. «La politique de proximité initiée à travers l’ouverture de nouvelles agences (20 à 30 par an), conforte la banque dans sa dynamique en termes de collecte des dépôts et la place, par rapport à ses autres concurrentes du marché, en pole position en matière de part des commissions dans le PNB», précise le top management.
En outre, BMCE Bank poursuit ses efforts sur le marché tant convoité des Marocains résidant à l’étranger, segment dans lequel sa part de marché se chiffre actuellement à 11%. «L’objectif est de la porter à 15%, avec une rentabilité satisfaisante», confirme le top management.
Enfin, le résultat net social ressort à 1,1 Md de DH, en hausse de 3,4%. ■
Bonne tenue de l’activité à l’international
Les activités à l'international de BMCE BoA sont en forte croissance au premier semestre 2017, tant en Afrique que dans le reste du monde. Ainsi, la contribution de l’international au PNB consolidé, en progression de 9%, est issue principalement de l’Afrique subsaharienne, représentant 44% des revenus du Groupe.
Par ailleurs, à fin juin 2017, l'Afrique et l'Europe contribuent à hauteur de 41% au RNPG de la banque contre 36% à fin juin 2016. «C’est ce que nous avions envisagé dans notre plan de développement», soutient Benjelloun-Touimi.
L’Afrique a particulièrement bien progressé, son poids dans le RNPG passant de 26 à 34%. A préciser que le Groupe BoA a réalisé un résultat net de 73,7 millions d’euros, soit une progression de 25,8% par rapport à fin juin 2016.
D. William