Le cabinet de conseil en stratégie bancaire, B-Part, a obtenu récemment le statut CFC pour démarrer ses activités au Maroc après avoir réussi plusieurs deals en Europe. Un cabinet qui matérialise ces nouveaux métiers financiers à forte valeur ajoutée attirés par Casa Finance City. Métier, ambitions et positionnement de B-Part avec Kenza Berrada, qui dirige l'équipe Maroc.
B-Part comme faire partie, être partenaire, s'impliquer dans la stratégie. Car c'est de cela qu'il s'agit. Ce cabinet se spécialise dans la stratégie opérationnelle. Deux notions qui peuvent paraître opposées, mais qui renvoient tout simplement aux stratégies de déploiement des banques à l'international. B-Part met en avant trois métiers distincts. Le premier consiste à coordonner les projets de développement des établissements financiers sur de nouveaux marchés géographiques ou de nouveaux segments de marché. En d'autres termes, la création de nouveaux actifs clés en main aussi bien sur le territoire national que dans la région. Kenza Berrada nous explique d'ailleurs que la société vient de créer une banque à partir de néant, au pays de la banque, la Suisse. B-Part voudrait ainsi accompagner les banques marocaines dans leur développement à l'international sur ce volet. Or, il faut l'avouer, aucune banque marocaine, parmi les trois engagées à l'international, ne s'est jamais aventurée à monter une banque de A à Z. Elles ont toutes opté pour l'acquisition d'actifs existants. Kenza rétorque : «Acheter des actifs existants a un double coût. Le premier est connu à l'avance, c'est le coût d'acquisition. Mais le second est un coût caché, d’adaptation, d’intégration, qui peut atteindre les mêmes proportions que le ticket d'entrée. Car il faut harmoniser les procédures, les systèmes d'information, l'image de marque ou encore, et surtout nettoyer le bilan. Ce qui demande un effort supplémentaire et qui mobilise ressources humaines et financières et peut prendre plusieurs années. Il peut donc être plus compétitif sur certains marchés de développer soi-même son établissement financier plutôt que d'acheter l'existant. C'est un arbitrage à faire au cas par cas».
Fintech, Crowdfunding, monétique et paiements
Outre les activités d'internationalisation, B-Part se propose d'accélérer la transformation digitale des acteurs bancaires afin de s’adapter aux nouveaux besoins des clients. «Il s'agit de mettre à disposition de nos partenaires des technologies digitales parfaitement adaptées au Maroc et à sa région», explique Kenza Berrada. Les activités monétique et paiement, le financement participatif (Crowdfunding) et la gestion désintermédiée, les services bancaires de base, sont très demandés en Afrique. C'est aussi la base de plusieurs projets d'inclusion financière. Or, si une banque souhaite développer ses activités en interne, elle doit faire attention à ne pas trop les alourdir par les procédures classiques du groupe pour rester tout aussi compétitives que les start-up, sinon plus. «C'est ici que nous intervenons», explique Berrada. Et d'ajouter : «En Europe, après une course effrénée de la part des banques pour acquérir des systèmes d'information intégrés permettant de gérer ces métiers, on s'est rendu compte que cela éloignait les établissements de leur coeur de métier. Désormais, la tendance est de sous-traiter tout ou partie des activités support en commençant par l’IT. Il faut trouver un juste milieu pour être performant». Sur ce volet, B-part met en avant plusieurs expériences réussies avec ses partenaires européens dans le développement de ce qu'ils appellent «les structures agiles». Quant au digital, c'est-à-dire la gestion des opérations bancaires sur Internet, Kenza Berrada estime que le choix des banques marocaines porté sur le multi canal est judicieux. Parier sur un modèle pure-player sur Internet serait risqué dans les conditions actuelles du marché et au regard des modes de consommation des clients. D'ailleurs, à ce titre, elle estime que le service bancaire de demain sera personnalisé, immédiat, dans la continuité des canaux classiques et sécurisé.
A propos
B-part Consulting dispose d'un siège social à Paris, d'une filiale à Casablanca, de deux représentations à Londres et à Lyon et de partenariats en Europe et en Suisse. La société dispose également d'un centre de veille et de recherche, et d’un incubateur pour repérer les pépites de demain, et donner toujours une longueur d’avance à ses clients.
Adil Hlimi