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Banques islamiques : De l’importance du capital humain

Banques islamiques : De l’importance du capital humain

Amat Taap Manshor

Amat Taap Manshor est PDG de Finance Accreditation Agency, une agence d’accréditation et de formation malaisienne, spécialisée dans les services finan-ciers. A ses yeux, la formation des compétences est un élément de la réussite. 

Finances News Hebdo : Voulez-vous nous présenter l’organisme que vous présidez. Quel est l’ob-jet de votre présence à ce forum international à Casablanca ?

Amat Taap Manshor :  Il s’agit d’une agence internationale et indépendante, basée à Kuala Lampur et soutenue par la Banque centrale de Malaisie. Notre mission consiste à chercher des solu-tions visant l’amélioration des normes d’apprentissage à destination des ins-titutions financières ou des individus évoluant au sein de l’industrie des services financiers. Dans cette optique, nous avons développé des produits et services tels que les normes d’appren-tissage concernant la banque isla-mique, les marchés de capitaux ou les produits d’assurances comme Takaful. Nous avons également mis en place une formation professionnelle certifiée à destination des prestataires de for-mation. Il y en effet un problème au niveau de la qualité des formations et de la transmission du savoir. En ayant recours à notre programme de certi-fication, les formateurs sont habilités à dispenser le meilleur enseignement possible.

F.N.H. Comment le Maroc peut-il tirer profit de l’expertise malaisienne ?

A. T. M. Nous savons que le Maroc dispose d’un plan ambitieux pour déve-lopper la finance participative, grâce à la promulgation de la loi bancaire qui autorise désormais la finance Sharia compatible. Un certain nombre d’insti-tutions participatives seront ainsi ame-nées à se former. Nous pensons que notre expérience, nos process et nos normes peuvent s’avérer utiles, que ce soit pour le régulateur marocain, les formateurs, les institutions finan-cières ou pour le monde universitaire. Le forum a montré l’importance de disposer de talents et de ressources humaines compétentes pour accom-pagner l’essor de l’industrie finan-cière participative. Aujourd’hui, pour le Maroc, en termes de compétences et de formations, il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais plutôt de capi-taliser sur ce qui est déjà disponible en termes d’expertise. En intégrant des process qui ont fait leurs preuves, on peut former plus d’individus et alimenter les futures banques partici-patives en talents. Pour l’instant, nous accueillons un étudiant marocain en formation en Malaisie. En venant à ce forum, notre objectif est de travailler avec tous les partenaires. Nous allons profiter de notre présence ici pour organiser une série de rencontres avec Bank Al-Maghrib, quelques banques marocaines, ainsi que des prestataires de formation.

F.N.H. La finance participa-tive est une industrie complexe. Comment appréhender les risques propres à cette activité ?

A. T. M. Il y a toujours un risque. Ce que nous essayons de faire à travers nos programmes, c’est justement de réduire ce risque au maximum. La for-mation de ressources humaines com-pétentes est l’un des facteurs majeurs pour réduire le risque. Par ailleurs, le soutien du gouvernement à cette industrie est primordial. En Malaisie, la finance participative bénéficie d’un soutien très fort des autorités. La force aujourd’hui du Maroc est qu’il peut apprendre et tirer les enseignements des expériences d’autres pays qui se sont déjà lancés dans la finance par-ticipative. Lorsque l’on apprend des erreurs des autres, le risque est davan-tage réduit.

 

Propos recueillis par Amine Elkadiri

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